Les principaux constats de la 16e année d’observation du dispositif TREND (Tendances récentes et nouvelles drogues) de l’OFDT sont présentés dans le numéro 115 de Tendances rédigé par Agnès Cadet-Taïrou, Michel Gandilhon, Magali Martinez, Thomas Néfau et Maitena Milhet.
Cette parution s’accompagne de la mise en ligne de huit analyses locales des coordinations des sites TREND à Bordeaux, Lille, Marseille, Metz, Paris, Rennes et Toulouse, auxquelles est venue s’ajouter celle de Lyon en 2016.
En matière d’offre, l’analyse insiste sur la concurrence de plus en plus exacerbée entre réseaux de trafic dans différents sites. Ce climat renforce les réticences des usagers à se rendre dans les lieux de revente. Du coup, pour maintenir leurs parts de marché et satisfaire leur clientèle, les trafiquants continuent de développer une stratégie de « l’aller vers », modernisant leurs pratiques et recourant par exemple aux SMS ou aux livraisons. Les usagers les plus insérés bénéficient de ces aménagements et, toujours dans le souci d’échapper aux conséquences des trafics, ont davantage recours aux commandes de produits sur Internet.
Du côté des produits on observe assez peu de Nouveaux produits de synthèse dans les espaces suivis par TREND. En revanche la MDMA/ecstasy poursuit son essor en milieu festif. Pour le cannabis, la concurrence herbe/résine suscite l’apparition de produits de plus en plus dosés en THC.
Cette synthèse de TREND est également l’occasion de faire le point sur des phénomènes, certes marginaux, mais sources de réelles préoccupations en termes de santé publique.
Il s’agit notamment de l’évocation de pratiques d’une frange de la communauté homosexuelle masculine avec la consommation de produits en contexte sexuel, chemsex, et une extension de l’injection de substances stimulantes dans ces occasions, slam.
La dissémination de la consommation du crack (cocaïne basée) en région parisienne est également commentée. Enfin, le numéro de Tendances se penche sur la place des médicaments opiacés. Outre les mésusages de médicaments de substitution aux opiacés (MSO), un accroissement de pratiques de détournements d’autres molécules médicaments opioïdes et codéinés par des publics jusqu’ici peu rencontrés semble se confirmer. La situation demeure toutefois sans commune mesure avec la gravité de celle observée outre-Atlantique, en particulier aux États-Unis.