En août 2018 sortait en librairie aux Etats-Unis (en avril 2019 en France) le roman autobiographique de Nico Walker, un vétéran de la guerre d’Irak emprisonné pour une série de braquages à main armée qui lui valurent une peine de onze ans de prison. Quand le récit est publié, le jeune homme est encore en détention. Il lui reste encore quelques mois à faire.
C’est donc entre les quatre murs qu’il a écrit son parcours de vie, un de ces parcours qui méritent le détour, sombre, mais avec quelques éclaircies, avec en toile de fond cette propension de l’administration américaine à transformer de jeunes soldats en héros pour les laisser ensuite avec ce que l’on appelle les troubles du stress post-traumatique (T.P.S.T). Les usages de drogues étant une des sources de soulagement des maux que traversent les soldats traumatisés par ce qu’ils ont vécu et vu au front, difficile de ne pas en faire des protagonistes du récit…
L’adaptation cinématographique que nous proposent ici les frères Russo suit, dans sa structure du moins, le récit autobiographique de Nico Walker, mais le raccourcit inévitablement, malgré la longueur du film, et prend quelques libertés avec les faits pour éviter la dispersion. Les usages de drogues n’apparaîtront qu’après soixante-dix minutes de film, autant de temps nécessaire pour mettre en place le drame, son impact et ses conséquences sur le mental d’un jeune homme sûrement pas préparé et encore moins accompagné… Alors, accrochons nos ceintures, et démarrons la visite… Mais par où commencer ? C’est la question que se pose Nico en voix off avant de nous embarquer dans une aventure que l’on imagine longue et riche en événements. Les questions existentielles et les réponses qu’il tente d’y apporter n’aboutissent à rien de bien réjouissant…
Le commencement se fera par un prologue de trois minutes. Nous sommes en 2007 et nous suivons Nico, 23 ans, dans un ultime braquage. Un flingue dans les mains, faisant face à une jeune guichetière apeurée, une sorte de tristesse l’envahit et le submerge « Comme s’il avait toujours su que ça finirait comme ça. ». Nous sommes arrivés au bout de la première partie de sa vie, partie sur laquelle Nico va revenir pendant plus de deux heures de film.
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