Addictions : «On ne peut pas avoir une politique uniquement basée sur la répression»

Face à l'importance des usages de drogues en France, une approche uniquement répressive n'est pas la solution. Il faut un "aller vers" les consommateur selon Hervé Martini, secrétaire général d'Addictions France interviewé dans Libération.

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Repenser la politique répressive contre les addictions

Crack, héroïne, opioïdes… En France, on compte 342 000 consommateurs «problématiques» de drogues dures, selon le dernier rapport de l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives, publié en mai 2022. A l’image du programme «Travail alternatif payé à la journée» (Tapaj), qui aide des jeunes précaires et addicts, de nombreux dispositifs visent à réduire les risques sanitaires et sociaux liés à l’usage de drogues. Tous reposent sur un même principe : la réduction des risques et des dommages. Introduit dans les années 80, suite à l’apparition du VIH, il ne peut être remplacé par une politique répressive, selon Hervé Martini, addictologue et secrétaire général de l’association Addictions France.

Ce principe de santé publique s’appuie d’abord sur la prévention qui peut débuter dès l’école primaire selon les programmes. Il s’inscrit aussi dans une démarche «d’aller vers». Les équipes se déplacent auprès des consommateurs : elles font des maraudes, peuvent leur proposer du matériel… C’est un point important pour créer un contact humain. Enfin, le troisième pilier de cette politique repose sur tout un dispositif d’accompagnement et de soin. L’objectif est de réduire les risques sur la santé et d’améliorer la qualité de vie des usagers, souvent en souffrance psychologique ou en détresse sociale. Le programme Tapaj s’inscrit dans cette approche. On propose à des jeunes une alternative de travail mais l’action est plus globale : elle peut s’accompagner d’une aide sociale ou d’un suivi médico-psychologique.

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