Alcool – Dossier complications pour l'addiction à l'alcool

Le binge-drinking à l’adolescence, conséquences cérébrales et vulnérabilité à l’âge adulte

Le binge drinking est une modalité particulière et dangereuse de consommation d’alcool qui vise à atteindre l’ivresse voire dans les cas les plus extrêmes le coma éthylique le plus rapidement possible. Ce type de consommation est le plus souvent rencontré chez les jeunes qui boivent moins régulièrement mais en plus grande quantité par occasion comparativement aux adultes qui eux ont tendance à boire plus régulièrement et en moins grande quantité. Cependant une étude américaine récente (environ 40 000 participants de plus de 18ans) montre que ce comportement de binge drinking est loin de concerner uniquement les jeunes.

La consommation d'alcool favorise le cancer du sein

L’alcool est le second facteur de risque évitable de cancers après le tabac, rappelle l’INCa. En 2015, près de 28’000 nouveaux cas de cancers en France lui étaient attribuables, soit 8% des nouveaux cas toutes localisations confondues, d’après une étude parue dans la revue Addiction en août. L’alcool est à l’origine de 8081 nouveaux cas de cancers du sein par an, plus que tous les autres cancers: colorectal (6654 cas), de la cavité buccale et du pharynx (5675 cas), du foie (4355 cas), de l’oesophage (1807 cas) et du larynx (1284 cas).

Consommer plus de 10 verres d’alcool par semaine augmente la mortalité et le risque de pathologies cardiovasculaires

Ce nouvel article du Lancet sur les addictions (décidément très riche en contenu addictologique cette année) a cherché à identifier quel pouvait être le seuil à partir duquel la consommation d’alcool pouvait être considérée comme à risque sur le plan cardiovasculaire (mortalité et survenue d’infarctus, accidents vasculaires cérébraux, hypertension, …) D’autres personnes évoquent même des effets bénéfiques éventuels de la consommation. Quel niveau de preuve de ces recommandations ?

Pourquoi dit-on que l’alcool est cancérigène?

Planquées derrière leur aspect récréatif, les boissons alcoolisées jouent la carte de l’innocence. Mais contrairement aux croyances, elles sont responsables de plus de cancers que la pollution atmosphérique ou la nourriture industrielle. Deuxième facteur de risque de cancers évitables en France  —juste après le tabac —, elles sont d’ailleurs certifiées «cancérigènes pour l’Homme» par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) depuis 1988. Dans un rapport publié le 27 mars, l’Institut national du Cancer (INCa) rappelait pour sa part que, parmi la totalité des nouveaux cas de cancers survenus en 2015 en France, environ 28.000 lui seraient directement imputables, cancer du sein en tête (8000 cas).

L'alcool est plus nocif pour le cerveau que le cannabis

La problématique de la légalisation du cannabis conduit la communauté scientifique à mener de plus en plus d’études portant sur les dangers et les bénéfices de cette substance. Une équipe de chercheurs de l’Université du Colorado aux Etats-Unis a passé en revue l’ensemble des données d’imagerie existantes permettant d’analyser les effets de l’alcool et du cannabis sur le cerveau. Leurs résultats suggèrent qu’en termes de  “santé cérébrale”, l’alcool provoque plus de dégâts que la marijuana. Ces derniers ont été publiés dans la revue Addiction en Août 2017.

L’expression clinique de la dépression avec ou sans trouble d’usage d’alcool

L’association d’un épisode dépressif caractérisé (EDC) et d’un trouble d’usage d’alcool  (TUA) représente l’une des pathologies duelles les plus fréquentes. Or les sujets co-morbides EDC-TUA ont un pronostic global plus défavorable et une mortalité plus importante. L’EDC regroupe différents symptômes dont l’expression est variable en fonction de la physiopathologie. En effet, différentes formes d’épisodes dépressifs ont été associées à des particularités biologiques, psychologiques et comportementales distinctes.

Alcool : quelles complications à long terme ?

Un des premiers signes est l’apparition de sueurs et de tremblements parfois très invalidants, au petit matin après quelques heures d’arrêt de la consommation du fait du sommeil ; ces quelques signes facilement reconnus sont calmés par le fait de boire à nouveau de l’alcool. A ce stade, il est paradoxalement déconseillé d’entreprendre un sevrage tout seul, sans traitement adapté. En effet, le sevrage d’alcool n’est pas anodin et comporte des risques organiques importants.

L’alcool : principale cause de démence précoce

Une étude majeure, signée par Mihaël Schwarzinger et par deux équipes INSERM et les meilleurs épidémiologistes étrangers, publiée dans  le Lancet Public Health (référence en santé publique), met en évidence ces données capitales.  Sa méthodologie est d’une rigueur inattaquable : les auteurs ont travaillé sur une enquête nationale exhaustive à partir des données du PMSI. Ils ont recherché le diagnostic de démence dans l’ensemble des patients hospitalisés entre 2008 et 2013.

Le binge drinking provoque des altérations dans le cerveau des adolescents

Dans plusieurs pays anglo-saxons le binge drinking est considéré comme un problème majeur de santé publique. Il en va de même, progressivement, dans les pays du Vieux Continent qui estimaient il y a peu encore ne pas être véritablement concernés. Souvent associé à des comportements de groupe (fêtes d’étudiants, regroupements de jeunes avec beuveries sur la voie publique, etc.), ce phénomène concerne pour l’essentiel des jeunes qui joueraient à «tester leurs limites», ignorant le plus souvent que cette conduite peut entraîner un coma éthylique mortel (soit entre 2 et 4 g d’alcool par litre de sang).