Arrêter de fumer c’est possible ! Méthodes pour sortir du tabac et bienfaits du sevrage tabagique, Addict’AIDE vous en dit plus !

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Le mois de novembre touche bientôt à sa fin et avec lui se termine la 9ème édition du Mois sans tabac qui rassemble toute une communauté de personnes qui ont pris la décision d’arrêter de fumer. L’occasion de partager questionnements, doutes et ressources, car ce défi de l’automne, lancé à l’initiative de Santé publique France et du ministère de la Santé, en partenariat avec l’Assurance maladie, donne accès, via le site du Mois sans tabac, à un kit d’arrêt du tabac sur un programme de 40 jours, à une consultation gratuite avec un professionnel de l’arrêt du tabac, à des éclairages variés accessibles via des groupes d’entraide (Facebook, Instagram) et à de multiples soutiens pour tenir bon et mener son propre challenge à terme (application, ligne d’écoute 3989…). Pourquoi se lancer le défi d’arrêter un mois ? Parce que c’est multiplier par 5 ses chances d’abandonner définitivement la cigarette. Et par ailleurs, au-delà de 30 jours, l’irritabilité et la nervosité diminuent.

Alors qu’elle vise une première génération d’adultes « débarrassée » du tabac en 2032, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié le 2 juillet 2024 les toutes premières directives sur le traitement clinique du sevrage tabagique chez les adultes, qui ont pour objectif d’aider les plus de 750 millions de personnes dans le monde qui souhaitent renoncer au tabac sous toutes ses formes. Si les chiffres pointent des données alarmantes sur les conséquences de la consommation de tabac (1ère cause de mort évitable en France, 8 millions de décès évitable chaque année dans le monde, 1,3 milliard de fumeurs sur la planète…), des données encourageantes montrent en miroir l’ensemble des bienfaits à l’arrêt du tabac. Plusieurs méthodes – certaines validées par la Haute autorité de Santé, d’autres non -, existent et offrent aux consommateurs de tabac des alternatives efficaces pour en finir avec le tabagisme. Addict’AIDE vous en dit plus !

Stop à 2 idées reçues !

– Ne plus confondre le tabac fumé qui est cancérogène, et la nicotine qui crée la dépendance quand elle est fumée. On devient dépendant à la nicotine, mais c’est la combustion qui tue. La nicotine n’est pas le produit dangereux du tabac fumé, ce qui est véritablement dangereux dans le tabac fumé, ce sont 3 produits : le monoxyde de carbone qui prend la place de l’oxygène, ce qui entraine notamment des maladies cardiovasculaires (infarctus, AVC ..), les goudrons qui, au fil du temps, vont provoquer des cancers, et enfin les irritants qui vont être à l’origine de toutes les maladies pulmonaires : emphysème, BPCO… « On fume pour la nicotine, on meurt par les goudrons. Car c’est la combustion qui tue dans le tabac avec plus de 4 000 produits dans la fumée de cigarette : antidépresseurs, bronchodilatateurs… dont 70 sont connus pour être très cancérogènes, mais la nicotine ne l’est pas », explique Françoise Gaudel, notre tabacologue experte du mois, fondatrice et présidente de l’association « Je ne fume plus » et vice-présidente de l’association France Patients Experts Addictions.

– Personne n’est condamné à fumer toute sa vie, même les plus gros consommateurs de tabac. « Bien entendu, on n’arrête pas de fumer comme on éteint une lampe » précise Françoise Gaudel. Pour elle, c’est une certitude : l’arrêt du tabac n’est pas une question de volonté, ce n’est pas davantage une mauvaise habitude, « car le tabac est véritablement une drogue très addictogène, sans doute la drogue la plus addictogène de toutes ». Ainsi, 32% des consommateurs de tabac fumé sont dépendants (23% pour l’héroïne, 15% pour l’alcool). C’est énorme ! Et c’est aussi le produit qui tue le plus, « 1 fumeur sur 2 mourra du tabac et l’autre moitié, n’est pas toujours très en forme ».

Fumer du tabac, provoque une quintuple dépendance

Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que cette drogue très addictogène entraîne plusieurs formes de dépendance :
• La dépendance physique, dont on parle le plus.
• La dépendance identitaire : quand on commence à fumer jeune, on grandit et on se construit avec la cigarette, ce qui amène certaines personnes à déclarer : « Si j ‘arrête de fumer, c’est comme si on m’amputait ».
• La dépendance psychologique : souvent, les consommateurs de tabac gèrent leurs émotions en fumant. « Attends, je sors fumer une cigarette, sinon je vais exploser ».
• La dépendance comportementale : elle est liée à des habitudes, par exemple la consommation de café, pendant les moments de sociabilisation.
• La dépendance sensorielle : l’acte même de fumer engendre un ensemble de ressentis qui rendent très dépendant. Notamment le fameux « gratouillis en gorge » nommé « throat hit » (ou le « hit » : nom donné aux sensations qui apparaissent dans la gorge après l’utilisation d’une cigarette).
« De plus quand vous fumez une cigarette, vous continuez à marcher droit, vous ne dites pas trop de bêtises. Vous n’avez pas les idées confuses comme avec l’addiction à l’alcool, c’est donc une drogue mieux acceptée socialement, même si elle tue très efficacement et raccourcit l’espérance de vie en moyenne de 10 ans », conclut Françoise Gaudel.

Quelles méthodes pour arrêter de fumer ?

Fumer n’est pas une fatalité ! Des méthodes éprouvées et diverses existent pour que chacun puisse arrêter à son rythme et ainsi bénéficier des nombreux bienfaits pour la santé liés à l’arrêt du tabac.

Les méthodes d’aide à l’arrêt du tabac validées par la Haute autorité de Santé

– La substitution : les substituts nicotiniques sont variés : patchs, substituts oraux comme les pastilles ou les gommes, et le spray, qui peuvent compléter l’action du patch. En effet, un patch, agit sur 24 heures ou sur 16 heures, mais de façon linéaire. La prise de substituts oraux permet de multiplier l’efficacité du patch. De plus, quand l’envie de fumer est envahissante et que le patch ne compense pas, malgré son action, le fait de prendre une pastille (qui met 5 minutes à agir), une gomme, ou d’inhaler le spray (action très rapide) favorise un meilleur ressenti de calme et un sentiment de mieux-être. Combiner patch et substituts oraux optimise donc les chances de réussite.

– Les thérapies comportementales cognitives : elles permettent de déconstruire petit à petit l’ensemble des habitudes liées au tabac, de réfléchir, de prendre de la distance, de mettre en Å“uvre d’autres façons de faire, tout en étant encouragé à quitter sa dépendance au tabac.
Ces deux méthodes peuvent être associées. On peut très bien être suivi dans le cadre d’une thérapie comportementale et cognitive et en même temps prendre des substituts nicotiniques (bien dosés). Les deux méthodes sont complémentaires.

Les méthodes non validées, mais efficaces pour arrêter de fumer

Ces méthodes n’ont pas été validées par la Haute autorité de Santé, mais ont prouvé leur efficacité : la vape, avec des liquides très bien équilibrés (adaptés au sevrage tabagique : 50 % de propylène glycole et de 50 % de glycérine végétale avec le plus haut taux de nicotine supporté), car souvent les personnes qui ont recours au vapotage ont tendance à prendre des liquides sous-dosés, ce qui constitue une erreur. L’hypnose également peut aider, mais toujours en complément des substituts de nicotine. Quant au laser voici une approche non médicamenteuse du sevrage tabagique qui est tendance, mais à date aucune étude validée ne pointe l’efficacité avérée de cette méthode.

Retrouvez les méthodes de sevrage tabagique plus en détail sur le portail Addict’AIDE.

Les bienfaits de l’arrêt du tabac

Quand on arrête de fumer, le corps élimine les produits toxiques de la fumée du tabac, tels le monoxyde de carbone, et les risques liés au tabac diminuent. La santé et l’apparence s’améliorent. Le corps qui a de considérables capacités de récupération bénéficie assez rapidement des premiers bienfaits liés à l’arrêt du tabac :
• Quelques heures après l’arrêt du tabac, notre taux de monoxyde de carbone dans le sang diminue. Dès 8 heures d’arrêt, il est divisé par deux et l’on est mieux oxygéné.
• Quelques jours après, la respiration devient plus fluide, facile, on retrouve peu à peu le goût et l’odorat.
• Quelques semaines après, la toux diminue, l’énergie vitale revient, la peau commence à reprendre de l’éclat.
• Quelques mois après, les performances sportives s’améliorent, le souffle revient en force.
• 1 an après l’arrêt, le risque d’accident vasculaire cérébral redevient équivalent à celui d’une personne qui n’a jamais fumé. Celui lié à l’infarctus du myocarde diminue de 50 %.
• Après 10 ans, les risques de cancer de la bouche, du poumon, de la vessie ont bien diminué, l’espérance de vie se rapproche petit à petit de celle des personnes qui n’ont jamais fumé !

Retrouvez tous les bienfaits de l’arrêt du tabac sur Tabac info service.

Des actions menées en milieu professionnel pour encourager les collaborateurs à arrêter de fumer

En milieu professionnel, des actions sont déployées pour informer, sensibiliser, guider, accompagner les salariés/agents fumeurs vers les solutions possibles, qu’il s’agisse de méthodes d’arrêts du tabac, de soutien, ou de mises en relation avec des professionnels de santé (tabacologues, addictologues, psychologues…) en capacité d’épauler dans le processus d’arrêt du tabac.

Ainsi le Groupe Fleury Michon a mis en Å“uvre avec l’association Je Ne Fume Plus, le « Tabac dating », une méthode qui consiste à « aller-vers » les salariés afin de leur partager les différents dispositifs existants d’aide à l’arrêt du tabac. Michel Malinet, médecin du travail chez Fleury Michon, explique que « l’association Je Ne Fume Plus ! est intervenue sous la forme d’un stand auprès de tous les salariés du groupe (équipes du matin, de l’après-midi et même les équipes de nuit), lors de la pause déjeuner au self, en relayant un message favorable et optimiste à la réussite de l’arrêt du tabac, en proposant des matériels et des méthodes (fournis gracieusement) pour réussir à arrêter de fumer ». Les 6 infirmiers du service de prévention et de santé au travail de Fleury Michon, ont par ailleurs été formées par l’association Je Ne Fume Plus ! à l’aide à l’arrêt du tabac (prescription de substituts nicotiniques…). « Les infirmiers formés ont ainsi été en mesure de se charger ensuite des consultations d’arrêt du tabac gratuites pour les salariés et en dehors du temps de travail » ajoute Michel Malinet. Et les résultats sont au rendez-vous. L’association « Je Ne Fume Plus ! » est intervenue 15 fois sur les différents sites de Vendée du groupe, ce qui a généré 200 contacts avec les salariés. 139 consultations d’arrêt du tabac ont été réalisées et 70 salariés ont arrêté de fumer. Et certains salariés sont même devenus des intervenants de l’association Je Ne Fume Plus !.