La pratique des paris sportifs a connu une expansion fulgurante ces dernières années, portée par une offre démultipliée, une accessibilité facilitée par le numérique, une concurrence accrue entre les opérateurs et un marketing agressif.

Sur ce marché en pleine effervescence, la Française des Jeux (FDJ) et le PMU, titulaires de droits exclusifs, conservent un monopole sur les points de vente physiques (29000 pour la FDJ, 13500 pour le PMU), tandis que 16 opérateurs agréés par l’Autorité nationale des jeux (ANJ) proposent une offre pléthorique de paris en ligne.

Aujourd’hui, les paris sportifs représentent la deuxième forme de jeu d’argent la plus pratiquée en France, juste après les jeux de loterie. C’est aussi la seule catégorie dont la prévalence a augmenté au sein de la population adulte ces dernières années, avec un volume de mises multiplié par 2,8 en cinq ans.¹

L’ouverture à la concurrence du secteur en 2010, couplée à l’autorisation des jeux d’argent et de hasard en ligne, a entraîné une intensification progressive des stratégies promotionnelles. L’année 2024, marquée par un calendrier sportif particulièrement dense, a vu culminer ces efforts publicitaires, avec un investissement record de 670 millions d’euros de la part des opérateurs . Dans leur quête permanente de nouveaux parieurs, les opérateurs ciblent en priorité les jeunes et les habitants des quartiers populaires comme le souligne l’OFDT .

Leur communication repose sur des ressorts psychologiques puissants : promesse d’enrichissement rapide, valorisation sociale de la prise de risque et illusion d’un contrôle sur le hasard grâce à des connaissances sportives. Cette pression publicitaire sans précédent s’exerce désormais sur l’ensemble des canaux : télévision, radio, affichage, mais aussi via les supports digitaux. Publicités interstitielles, contenus sponsorisés par des influenceurs, comptes de marques^2,3, rien que pour l’année 2024, Addictions France a observé 2300 contenus faisant la promotion des paris sportifs sur les réseaux sociaux.

Ces formats, souvent peu ou pas régulés, inondent l’espace numérique et ciblent, en s’appuyant sur des techniques sophistiquées de collecte et d’analyse des données, les publics jeunes, les exposant à une incitation constante.

^{1 Les Français et les jeux d’argent et de hasard, résultat du Baromètre de Santé publique France 2019
2 https://anj.fr/examen-des-strategies-promotionnelles-des-operateurs-de-jeux-dargent-2025}

En savoir plus : Rapport PEPS – VF – 03/09/25

Découvrir la campagne : Carton Rouge – CARTON ROUGE : LE MARKETING AGRESSIF DES PARIS SPORTIFS