Joseph n’avait que 18 ans lorsqu’il est mort d’une overdose… de médicaments. Sa drogue à lui : des anxiolytiques de la famille des benzodiazépines, connus sous le nom de Lexomil, Lysanxia, ou encore Xanax. Son premier « dealer » : un médecin qu’il avait consulté pour calmer une crise de panique après avoir consommé du cannabis. Dans son livre poignant, Maman, ne me laisse pas m’endormir (L’Observatoire), Juliette Boudre raconte le parcours chaotique et la descente aux Enfers de son fils.
« J’étais toujours à la recherche du thérapeute qui sortirait Joseph de l’ornière. Et je faisais confiance quand on lui prescrivait des benzodiazépines avec une légèreté dangereuse. » Le problème ? Ces tranquillisants conduisent à un état second qui fait planer et/ou dormir. Puis il en faut de plus en plus, au fil du temps, pour obtenir un effet calmant. Joseph se fournissait en pharmacie avec ses ordonnances, mais également dans l’armoire à pharmacie de sa grand-mère ou encore au marché noir, où on lui vendait aussi des médicaments opiacés. « On se retrouve avec de véritables apprentis chimistes », observe le psychologue Jean-Pierre Couteron, président de la Fédération addiction.
1 adolescent sur 4 a déjà pris un médicament psychotrope
Le cas de Joseph n’est pas isolé. En France, près d’un adolescent de 17 ans sur quatre* reconnaît avoir déjà pris un médicament psychotrope (somnifère, tranquillisant, antidépresseur). Ces chiffres datant de 2014, ils ont dû augmenter… « La souffrance mentale touche aujourd’hui des personnes de plus en plus jeunes », constate l’expert.