Comment le marketing influence-t-il les jeunes dans leur consommation d’alcool ?

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Comment le marketing influence-t-il les jeunes dans leur consommation d'alcool
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Malgré l’existence de la loi Evin, les publicités pour l’alcool sont présentes partout autour de nous et touchent tous les publics, sans distinction d’âges. Grâce à des études et des outils d’investigation de neuroimagerie et d’eye-tracking, des chercheurs de l’IGR-IAE Rennes* ont confirmé que le marketing agit bien sur la consommation d’alcool des jeunes et qu’il est donc indispensable de le réguler.

En 1991, la loi Evin française a été l’une des premières au monde à réglementer la communication commerciale promouvant la consommation des boissons alcoolisées.  Cette dernière autorise les publicités dans la presse, à la radio à certaines heures de la journée et sur les panneaux d’affichage, mais interdit les publicités à la télévision, dans les cinémas ou encore lors de manifestations sportives, festives ou culturelles , explique Jacques-Francois Diouf, enseignant-chercheur à l’IGR-IAE Rennes.

La loi Evin impose également l’apposition d’un message sanitaire préventif – l’abus d’alcool est dangereux pour la santé – et restreint le contenu des publicités à des informations purement objectives telles que l’origine, la composition ou le mode de consommation du produit.  En théorie, les publicités ne devraient jamais suggérer une image positive de l’alcool en l’associant au glamour, au plaisir, à la fête, au sport, au sexe ou aux célébrités. Mais, dans les faits, cette règle est loin d’être toujours respectée. Et c’est aussi le cas sur les réseaux sociaux, quand bien même les influenceurs sont soumis au respect de la loi Evin , souligne Karine Gallopel-Morvan, professeure à l’École des Hautes Études en Santé Publique. La société Meta a d’ailleurs récemment été condamné pour avoir banalisé ces publicités.

Pour rappel, les dégâts humains et sociaux que l’alcool provoque sont chiffrés.  Il est responsable de 41 000 décès par an , ajoute cette dernière. À ce bilan humain s’ajoute le coût social de l’alcool (traitements médicaux, précarité, violence, santé) estimé à 102 milliards d’euros par an, selon Addictions France.

En savoir plus : www.ouest-france.fr.