Afin de mieux appréhender la situation, la MILDECA a mené une enquête avec l’institut BVA. Il en ressort notamment que, même si les conduites addictives interpellent plus de huit dirigeants et représentants de syndicat sur dix, elle demeure un tabou en milieu professionnel. Pourtant, n’importe quel salarié peut être amené à consommer des substances psychotropes. Or, bien souvent, les entreprises ne trouvent pas les mots pour évoquer ces questions et peu arrivent à mettre en place une prévention adéquate.
Mon salarié consomme-t-il trop d’alcool ? Mon collègue fume-t-il du cannabis ? Prend-il de la cocaïne ? Ce responsable ne serait-il pas sous l’influence de médicaments ? Difficile, en entreprise, d’aborder ce genre de questions, surtout s’il ne s’agit pas de postes à risque. Pourtant, le problème est réel en France, qui fait partie du haut du tableau européen pour ce qui est de la consommation d’alcool et de cannabis. Véritable problème de société, qui s’étend au-delà du monde du travail, la consommation de substances psychoactives (alcool, tabac, cannabis, etc.) nécessite une compréhension fine pour mettre en place une prévention primaire pertinente et efficace. L’enjeu est de taille et, preuve de son importance, il a été placé au cœur du plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites addictives 2013-2017 pour l’ensemble des salariés et des agents de la fonction publique et figure pour la première fois expressément dans le nouveau Plan santé au travail 2016-2020.