On le sait, l’utilisation des médicaments de substitution aux opiacés (MSO), qui a démarré autour de 1995, a révolutionné la prise en charge des usagers d’héroïne. Beaucoup d’experts ont estimé que ces traitements ont permis, en association avec d’autres mesures non-médicamenteuse, d’expliquer la réduction drastique du nombre annuel de décès par overdose en France à partir de la deuxième moitié des années 1990. Malgré cela, le taux d’overdoses mortelles tend à remonter lentement mais sûrement depuis l’année 2000, et des stratégies complémentaires doivent être mises en œuvre pour lutter contre ce problème. L’arrivée récente de naloxone intranasale fait partie de la nouvelle approche globale de réduction des risques et des dommages, destinée à diminuer le risque de décès par overdose chez les usagers d’héroïne. Mais d’autres mesures dites « éducationnelles » sont complémentaires et même indispensables. Beaucoup d’usagers, et malheureusement parfois de soignants, ont une représentation et des connaissances erronées sur les facteurs de risque d’overdose et de décès par overdose aux opioïdes. La remontée partielle du nombre d’overdoses létales en France, et le nombre élevé de décès par overdose dans des pays ayant pourtant autorisé les MSO, ont été des arguments avancés pour remettre en question l’impact des MSO dans la réduction de la mortalité par overdose. Et si, dans ce cas, l’impression qu’avaient eu les « pionniers » était erronée ? Si la réduction des overdoses mortelles constatée en France entre 1995 et 2000 était due à d’autres facteurs que les MSO ?
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