Le paradigme du « Sign-Tracking » (ST) reflète le biais d’attention envers les signaux liés à la récompense chez les animaux. La littérature indique que les animaux présentant un phénotype ST sont particulièrement vulnérables à l’addiction et à la rechute, en raison de leur propension à attribuer une saillance incitative aux signaux associés aux substances et de leur contrôle cognitif et attentionnel relativement faible sur leur comportement.
Par ailleurs, l’incertitude des récompenses, comme cela est le cas dans une situation de jeu de hasard et d’argent, semble favoriser le développement d’un phénotype ST. L’étude des biais attentionnels chez l’homme (un paradigme similaire au paradigme ST chez les animaux) conduit à des observations similaires, notamment le fait que la propension à développer une attraction pour les stimuli conditionnés est prédictive d’un comportement addictif.
Cet article passe en revue la littérature sur le jeu d’argent pathologique et les troubles liés à l’usage de substances, en soulignant les similitudes entre les études utilisant le paradigme ST chez les animaux et celles explorant les biais attentionnels chez l’homme.
Les résultats indiquent que ces deux paradigmes peuvent probablement sous-tendre des phénotypes similaires, tous deux principalement modulés par l’activité dopaminergique, et pourraient fournir un pont translationnel solide pour la recherche sur les troubles addictifs et le jeu d’argent pathologique en particulier. D’autres recherches sont nécessaires pour évaluer la modulation de ces deux phénotypes par certains facteurs génétiques et conditions environnementales, ou encore examiner le rôle des voies cholinergiques et du stress dans leur développement et leur expression.