En rémission, Ludovic raconte ses 27 ans d'alcoolisme : "Je suis un miraculé"

Pendant 27 ans, Ludovic était "un grand alcoolique", bien connu des services hospitaliers, d'addictologie et de la justice. L'habitant de l'Orne, âgé de 53 ans, partage son combat.

Alcool

« J’étais l’un des plus grands, si ce n’est le plus grand alcoolique de la région. » Si Ludovic Mercier assume aujourd’hui des mots aussi forts, c’est parce qu’après « 27 années de calvaire », il est parvenu à atteindre le stade de rémission.

Pour marquer sa décennie d’abstinence, l’homme de 53 ans résidant à Tinchebray-Bocage (Orne) raconte cette période de sa vie qui l’a conduit à de multiples séjours à l’hôpital, prises en charge psychiatriques et surveillances judiciaires.

Au lycée à Flers, lorsqu’il a 16 ans. C’est à ce moment que l’alcool se fait une place dans la vie de Ludovic, un élève « faible psychologiquement ». « J’étais victime de harcèlement moral, les autres se moquaient de ma petite taille. » Ruminant l’impression d’être « un incapable », le lycéen tombe rapidement dans la déprime.

À l’âge des premières soirées et des amours de jeunesse, c’est dans l’alcool que l’adolescent se réfugie. « Je mélangeais toutes les bouteilles du bar de mes parents, souvent le mercredi après-midi. »

Traînant son mal-être comme un poids impossible à soulever seul, Ludovic décide de quitter l’établissement scolaire, après avoir échangé avec l’une de ses professeures.

2001 marque le début de la vie professionnelle. Ludovic, « le phénomène de Tinchebray qui faisait toutes les soirées », travaille à la chocolaterie Cémoi comme intérimaire. « Je commençais à 5 h 30 et finissais à 13 h 30. À 13 h 45 et jusqu’à minuit, j’étais au bar. »

Une période de fête abusive durant laquelle Ludovic se souvient avoir dépensé « plus de 1 000 euros par mois dans l’alcool ».

Cela fait 10 ans que Ludovic Mercier n’a pas bu une goutte d’alcool. « Pourtant, il y a des bouteilles à la maison », sourit Roselyne, qui partage sa vie depuis trois mois.

S’il doit toujours rendre visite à son médecin une fois par mois, c’est en effet une tout autre vie que l’enfant du pays a entamé.

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