Enjeux et prévalence de l’utilisation de la cigarette électronique chez les patients hospitalisés

Les cigarettes électroniques ou e-cigarettes sont de plus en plus plébiscitées par les fumeurs depuis leur arrivée sur le marché. En raison des politiques antitabac ayant cours dans les hôpitaux elles y sont en général, pour le moment en tout cas, interdites et ne sont pas recommandées comme stratégies thérapeutiques

Tabac

Les cigarettes électroniques ou e-cigarettes sont de plus en plus plébiscitées par les fumeurs depuis leur arrivée sur le marché. En raison des politiques antitabac ayant cours dans les hôpitaux elles y sont en général, pour le moment en tout cas, interdites et ne sont pas recommandées comme stratégies thérapeutiques. Il parait toutefois important de mieux cerner cette population des usagers de e-cigarette pour améliorer la compréhension des mécanismes spécifiques de consommation et des représentations associées à la e-cigarette, afin de les accompagner au mieux dans leurs objectifs vis-à-vis du tabac. L’hospitalisation est une période propice à cette réflexion car les soins y sont plus intensifs et peuvent permettre d’initier des prises en charges spécifiques.

 

Les auteurs de cet article sont partis du constat qu’il existait peu d’études évaluant la prévalence de l’usage de la cigarette électronique chez les patients en hospitalisation, qu’ils le soient dans un objectif d’abstinence ou de réduction des consommations. Ils ont donc analysé les données de l’ensemble des patients admis au sein de deux hôpitaux universitaires au cours de l’année 2015 et ayant reçu à cette occasion une information addictologique spécifiques au tabac. Les données sociodémographiques et les antécédents tabagiques ont notamment été comparé en fonction l’usage ou non de la cigarette électronique.

 

Sur les 21 944 patients consommateurs de tabac hospitalisés, 22% avaient déjà utilisés une cigarette électronique, la plupart à visée de réduction ou d’arrêt de la cigarette classique. Ils retrouvaient que ces utilisateurs étaient plus souvent de sexe féminin, jeunes et ayant commencé plus précocement les consommations.

 

Ils concluent donc que le dépistage du « tabagisme électronique » a un intérêt chez les fumeurs hospitalisés qui font partie d’après leurs résultats de populations à risque car étant plutôt des sujets jeunes, de sexe féminin et ayant commencé précocement. Ce repérage pourrait être l’occasion de rencontrer ces patients afin de leur proposer des pistes spécifiques de prise en charge prenant en compte leurs représentations et leurs particularités. Ils évoquent en premier lieu l’idée de leur présenter les stratégies classiques et actuellement recommandées dans la réduction ou le sevrage tabagique auxquelles ils ne sont pas forcément sensibilisés.

 

Par Julien Cabé