Le "jeu responsable" existe-t'il vraiment ?

C'est la question à la quelle cette étude de Mark Griffiths essaye de répondre :  y'a t'il un effet de l'utilisation volontaire des limites de jeu sur la fidélité des joueurs; les chercheurs se sont appuyés sur un suivi des données des comportements de jeu.

Jeux d’argent et de hasard

Aucune étude à ce jour n’a étudié de manière empirique les effets des outils de jeu responsable sur la fidélité (intensité de jeu) des joueurs. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’effet de l’utilisation volontaire de limites de jeu sur la fidélité des joueurs au fil du temps, à l’aide de données de comportement de jeu fournies par un opérateur de jeu en ligne. Un jeu de données anonymisé de 175 818 joueurs ayant joué au moins une fois de janvier 2016 à mai 2017 a ainsi été obtenu auprès de l’opérateur de jeux en ligne Kindred. Cet échantillon aléatoire représentait environ 20% de la population totale de joueurs de Kindred. L’âge moyen des joueurs était de 31 ans, et 10,5% étaient des femmes.

Sur les 175 818 joueurs, 165 622 avaient joué au moins une fois au cours du premier trimestre de 2016 (janvier à mars 2016). Parmi eux, 8,3% avaient fixé une limitation de jeu volontaire (limites de pertes quotidiennes, hebdomadaires et mensuelles ; limites de dépôt). Les joueurs ont été classés en dix groupes de taille égale en fonction du montant de leurs paris entre janvier et mars 2016, et leur activité de jeu au premier trimestre de 2017 a été évaluée pour chaque groupe d’intensité de jeu, dans une perspective prédictive.

Les résultats indiquent que, dans chacun des 10 groupes d’intensité de jeu, le pourcentage de joueurs actifs au premier trimestre de 2017 était plus élevé dans le groupe de joueurs qui avaient fixé des limites volontaires de jeu au premier trimestre de 2016 par rapport aux joueurs qui n’en avaient pas fixé, suggérant que les joueurs fixant des limites de dépenses sont plus fidèles par rapport à ceux qui ne le font pas.

Les auteurs concluent ainsi que les résultats de cette étude sont importants à prendre en compte en faveur de la protection des joueurs, car ils démontrent que l’utilisation volontaire de limites de jeu n’augmente pas l’inactivité des joueurs, et favorise même plutôt leur rétention. Ces résultats pourraient ainsi encourager davantage d’opérateurs dans le monde à introduire des options volontaires de limitation de jeu et à les annoncer activement à leurs joueurs.

 

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