Historique
Les enquêtes statistiques menées en population générale ou auprès d’une population spécifique démontrent qu’il existe un lien entre les violences sexuelles et la consommation de substances psychoactives, en particulier de l’alcool. Les enquêtes de victimation permettent d’établir qu’environ 1 femme sur 10 ayant déclaré des violences sexuelles indique que l’auteur leur a imposé un rapport sexuel alors qu’elles étaient sous l’effet d’alcool ou d’une substance illicite1, et 28% estiment que l’auteur était sous l’emprise de l’alcool ou d’une autre substance2. Une autre enquête statistique récente montre également que l’alcool est impliqué dans 50% des violences sexuelles commises en contexte étudiant3.
Si elles renseignent sur l’ampleur du phénomène, ces enquêtes ne permettent pas d’analyser précisément les contextes de survenue de ces violences ou les suites données, notamment leur traitement judiciaire. Partant de ces constats, l’étude VIXAL (VIctimes de violences seXuelles et ALcool) a pour objectif de produire des connaissances sur la part et les caractéristiques des violences sexuelles subies dans un contexte d’alcoolisation, en particulier celles donnant lieu à un dépôt de plainte.
Partenariats
L’étude est réalisée par l’OFDT, en partenariat avec les équipes de quatre unités médico-judiciaire d’Ile-de-France. Le projet est financé par le fonds de lutte contre les conduites addictives de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) au titre de l’édition 2024 et pour une durée de vingt-quatre mois.
Objectifs
L’étude VIXAL vise à produire des connaissances sur les contextes de survenue et les caractéristiques des violences sexuelles dans lesquels l’alcool est présent, en questionnant tant la consommation des auteurs que celle des victimes. En interrogeant des femmes ayant porté plainte, l’étude a également pour objectif d’analyser les ressorts du dépôt de plainte pour ce type de violences, largement sous-déclarées aux autorités. Quelles sont les caractéristiques sociales des femmes qui portent plainte ? Quelles sont les motivations et les ressources nécessaires pour entamer une démarche judiciaire ? Le rôle des substances, particulièrement de l’alcool sera également questionné : comment les victimes perçoivent-elles le rôle de l’alcool dans le déroulement, la reconnaissance et la prise en charge des violences sexuelles qu’elles ont subies ? Comment l’alcool est-il mobilisé comme élément d’explication, de justification ou de disqualification dans les différents espaces (intimes, sociaux, institutionnels) traversés par les victimes après les faits ?