Face au trafic de drogue, quel cas de conscience des consommateurs ?

Les règlements de compte sur fond de trafic de drogue se sont multipliés ces derniers mois. Des morts et des blessés souvent par balles lorsque se disputent les points de deal. Les autorités veulent pénaliser davantage les consommateurs. Mais ont-ils un cas de conscience face à aux trafics ?

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Contre la drogue, des déclarations toujours plus cash : « Fumer un joint ou sniffer de la coke, c’est deux balles dans la tête d’un enfant de cinq ans, c’est ce jeune lardé à Marseille de cinquante de coups de couteau puis brûlé vif », avait déclaré le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, dans la lignée de son prédécesseur et de son devenu célèbre « la drogue, c’est de la merde », signé Gérald Darmanin. La pénalisation des consommateurs de drogue semble faire consensus ces derniers mois au sein des gouvernements successifs, à mesure que les drames se succèdent : à Grenoble, Marseille, ou dernièrement Aix-en-Provence, où ce mardi un jeune homme de 20 ans a trouvé la mort dans un règlement de comptes.

Les clients de dealers sont dans le viseur de l’État. Qu’en pensent-ils ? Au sommet d’un immeuble parisien, Tanguy* a invité Jean-Baptiste* : les deux trentenaires consomment du cannabis régulièrement, comme 5 millions de Français en moyenne. « Aujourd’hui, c’est juste taper sur les consommateurs et nous diaboliser », rejette Jean-Baptiste. « Si notre consommation n’existait pas, il n’y aurait pas ce trafic ou ces violences », reconnaît Tanguy. « Mais on ne va pas faire disparaître le joint ! », explique-t-il.

Les deux consommateurs ont fait évoluer leur consommation ces dernières années et se fournissent auprès de producteurs qu’ils disent connaître. « Aujourd’hui, je suis très heureux de ne plus alimenter le trafic, même si je l’ai largement alimenté avant », concède Tanguy.

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