Facteurs modérateurs d’un arrêt de tabac dans un essai clinique randomisé varénicline versus placebo

La varénicline, agoniste partiel des récepteurs nicotiniques α2β4, est considéré comme l’un des traitements les plus efficaces dans l’aide à l’arrêt tabagique.

Tabac

La varénicline, agoniste partiel des récepteurs nicotiniques α2β4, est considéré comme l’un des traitements les plus efficaces dans l’aide à l’arrêt tabagique. Cependant, plus de la moitié des sujets qui l’utilisent ne parviennent pas à arrêter de fumer.

Afin de mieux appréhender les différences individuelles en terme de réponse au traitement, des chercheurs ont évalué l’efficacité de la varénicline dans l’arrêt du tabac dans un essai randomisé contrôlé contre placebo, et ont étudié l’influence de facteurs psychologiques sur la réponse au traitement.

Deux cent cinq fumeurs de cigarettes avec un projet d’abstinence ont été randomisés dans le groupe varénicline ou placebo pendant 12 semaines. Le critère de jugement principal était l’abstinence au cours du dernier mois confirmée par une mesure de CO et les critères de jugement secondaire le nombre moyen de cigarettes fumées par jour et la prévalence d’abstinence par durée de 7 jours.

Cette étude a montré que les participants ayant reçu de la varénicline étaient plus susceptibles d’arrêter de fumer que le groupe placebo (OR = 3,29; RR = 2,62) et les taux de prévalence hebdomadaire ont montré un effet du traitement à chaque évaluation. Les participants des deux groupes ont considérablement réduit leur consommation de tabac au cours du traitement et du suivi. Les sujets du groupe varénicline reportaient significativement plus d’effets indésirables mais également plus de satisfaction par rapport au traitement que le groupe placebo. L’impulsivité et le style de personnalité (notamment l’agréabilité et l’ouverture) sont apparus comme des facteurs influant sur l’arrêt du tabac.

En plus de reproduire les résultats d’efficacité de la varénicline par rapport au placebo, cette étude montre que l’efficacité du traitement médicamenteux est influencée par des facteurs psychologiques. À une époque où les médicaments peuvent être perçus comme un remède miracle, cela nous rappelle que l’arrêt du tabac est un processus dynamique et que l’intervention doit pouvoir s’adapter aux différences individuelles.

 

Par Louise Carton 

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