IIs ont arrêté de fumer et ça a tout changé

Retrouvés le souffle et la liberté ! Envolés le plaisir et le geste qui réconfortent ! Quand il n’y a plus d’écran de fumée entre soi et la réalité, la personnalité se transforme.

Tabac
Géraldine ne fume plus depuis un an. « J’ai vraiment aimé fumer. La cigarette me manque tout le temps. Je m’interdis de replonger, car arrêter a été vraiment dur. Je pense que la cigarette me manquera toute ma vie. Je reste une fumeuse qui s’empêche et qui s’empêchera jusqu’à la mort. » « Un gros fumeur dépendant qui a arrêté reste un fumeur, confirme le professeur Gilbert Lagrue, qui dirige la consultation antitabac à l’hôpital Albert-Chenevier de Créteil. Il peut récidiver six mois ou quinze ans plus tard. La plupart d’entre eux conservent le souvenir du soulagement que procurait la cigarette, du plaisir. L’ancien fumeur vit le plus souvent dans la nostalgie du tabac. » Une guerre, un combat, une lutte sans merci… Tous les anciens fumeurs le disent : ils ont déployé un énorme effort de volonté pour arrêter la cigarette. Mais, une fois la victoire acquise, le sevrage accompli et le corps à nouveau éduqué à vivre sans tabac, la plupart constatent que leur personnalité s’est aussi réorganisée… autour du manque.

Résister à la tentation

Les ex-fumeurs reconnaissent tous leur fragilité face au tabac. Nostalgiques de leur ancien plaisir, tous ne s’imposent pas un arrêt absolu. Chez certains, il y a comme une ambivalence. Aucun ne possède plus ni cigarettes ni briquet, mais quelques-uns louvoient, composent, pour conserver un peu de la sensation prohibée. Olivier a arrêté depuis trois ans : « Je dirige un bar, je suis donc en permanence entouré de fumeurs. Parfois je tire une taffe, mais la tête me tourne. Alors je respire la fumée des autres. C’est un vrai plaisir. Aujourd’hui, je fume par procuration. » Antoine est non-fumeur depuis un an : « J’ai envie d’une cigarette tous les jours. Maintenant, je ne fume plus que des choses exceptionnelles : cigares ou pétards. Du coup, dès que je vais dans une fête, je traque le moindre rouleur de joints, et dès que j’assiste à un mariage, je cours derrière tous les amateurs de barreaux de chaise. »

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