La nicotine a-t-elle un effet sur le Covid-19 ? (MAAD DIGITAL)

Les fumeurs sont-ils plus ou moins à risque d’attraper ou développer une forme grave de l’infection au coronavirus ? Voici une synthèse des toutes dernières études pour comprendre les liens possibles entre la nicotine et le Covid-19.

Tabac

Depuis le début de l’épidémie de virus SARS-Cov-2, ou Covid-19, des informations circulent suggérantque fumer, et plus spécifiquement la nicotine, aggraverait l’infection par le Covid-19 et, en même temps, paradoxalement, protégerait contre la contamination. Essayons d’y voir plus clair dans ce brouillard.

Fumer aggrave l’infection par le Covid-19

Rapidement après le début de l’infection, les médecins et les chercheurs ont constaté que parmi les personnes hospitalisées en raison de symptômes de l’infection, celles qui étaient fumeurs actifs progressaient plus vers des formes très sévères et le décès que celles qui ne fumaient pas. Des chercheurs ont calculé que la probabilité de nécessiter un transfert en réanimation, ou une assistance respiratoire, ou de décéder était multipliée par 2,4 chez les fumeurs. Par ailleurs, lors de l’épidémie liée au MERS-Cov, un virus proche du Covid-19, entre 2012 et 2015, il avait également été rapporté que le tabagisme aggravait le pronostic et la mortalité. Le lien délétère entre tabagisme et infection par le coronavirus est désormais reconnu par la communauté scientifique.
Il n’est pas étonnant que le tabagisme aggrave l’infection par le Covid-19. En effet le tabagisme est à l’origine de multiples lésions dans les bronches et les alvéoles pulmonaires, favorisant le développement de bronchites chroniques obstructives, d’infection par divers germes et surtout de cancer. On rappelle que la mortalité liée au tabac en France est estimée à 70000 décès par an.

Fumer éviterait-il d’être contaminé ?

Bien que fumer aggrave l’infection une fois qu’elle est contractée, des travaux suggèrent que la proportion de fumeurs actifs chez les personnes infectées serait bien moindre que celle observée dans la population générale. Cette observation est l’objet de polémiques entre les épidémiologistes pour plusieurs raisons dont les trois principales sont les suivantes. Premièrement les analyses portent sur les patients infectés hospitalisés, donc les plus graves, et l’âge moyen de ceux-ci est élevé. Or on sait que le tabagisme diminue grandement avec l’âge. Deuxièmement les données recueillies sur le statut tabagique des patients (fumeur actif, ex-fumeur, jamais fumeur) ne sont pas toujours précises et les modalités de classification peuvent être équivoques, comme celle de ranger les « petits fumeurs » parmi les non-fumeurs. Troisièmement, les populations « témoins », c’est-à-dire celles qui sont comparées à celles des hospitalisés, ne présentent pas toujours le même profil socio-économique, paramètre influant sur le tabagisme.

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