La tranq, cette drogue « ultra-dangereuse », est-elle susceptible d’arriver en France ?

Faisant des ravages sur le continent américain, « la xylazine a été retrouvée de manière anecdotique en France », rassure Michaël Bisch, psychiatre addictologue et vice-président de la Fédération française d’addictologie

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Des silhouettes gisant dans les rues ou effectuant des mouvements saccadés et désordonnés. Vous avez peut-être vu passer ces nombreuses vidéos se déroulant aux Etats-Unis et montrant des personnes – probablement – sous l’effet de la xylazine, aussi appelée « drogue du zombie ». Un médicament anesthésiant pour les animaux autorisé dans l’Hexagone pour les vétérinaires. Pour former la « tranq » ou « tranq dope », ce produit est accompagné de fentanyl, un antidouleur de synthèse cinquante fois plus puissant que l’héroïne. « Un combo ultra-dangereux », selon Michaël Bisch, psychiatre addictologue et vice-président de la Fédération Française d’Addictologie.

Ce cocktail aux lourds effets sédatifs cause des nécroses pouvant mener à l’amputation. Il est également extrêmement mortel car, contrairement aux opioïdes, il ne répond pas à la naloxone, l’antidote contre les surdoses. La substance fait actuellement des ravages sur le continent américain, notamment à Philadelphie et à San Francisco. Mais qu’en est-il en France ?

Une présence anecdotique en France

De nombreuses vidéos faisant état de cas dans l’Hexagone, notamment à Toulouse, ont été massivement relayées sur les réseaux sociaux ces dernières semaines. S’il était facile de vérifier que ces images avaient en réalité été filmées aux Etats-Unis, la « tranq » est-elle pour autant absente de notre pays ?

« La xylazine a été retrouvée de manière anecdotique en France », tient à rassurer Michaël Bisch. Dans un rapport de 2021, l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) remarque que « par deux fois, de la xylazine a été identifiée dans des héroïnes collectées et achetées à différents endroits de la métropole lyonnaise. »

Petite parenthèse : la xylazine sert souvent d’adultérant, c’est-à-dire de produit de coupe, comme le paracétamol codéiné ou la caféine, à l’héroïne (qui ne contient en réalité que 0 à 20 % d’héroïne).

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