Qu’est-ce qui fait qu’une personne développe, ou non, une addiction incontrôlable à une drogue ? C’est la question à laquelle répond une équipe de chercheurs de l’université de Genève dans une étude publiée dans la revue Nature. Ils ont en effet identifié de façon très précise, chez la souris, les voies neuronales spécifiques qui transforment une dépendance contrôlable en une addiction délétère. En effet, les spécialistes distinguent la dépendance de l’addiction : » La dépendance signifie qu’un sevrage sera nécessaire, mais elle n’entraine pas forcément une addiction, soit le besoin compulsif de consommer. Par exemple, tout le monde devient dépendant à l’héroïne dès les premières injections, mais tout le monde n’en consomme pas de manière incontrôlée « , précise Christian Lüscher, professeur au Département des neurosciences fondamentales de la Faculté de médecine et chercheur au Département des neurosciences cliniques des Hôpitaux universitaire de Genève (HUG). Une différence de taille qui change la donne. On peut en effet être dépendant à une substance et la consommer de façon récréative pendant plusieurs années. Mais l’addiction envahit littéralement la vie de celui qui en est victime, qui consommera de façon incontrôlée en dépit des effets néfastes que ladite substance provoque.