Le cerveau récupère-t-il sur le plan cognitif après une période de dépendance aux opiacés ?

Le fonctionnement cognitif est un critère important qui influence les capacités de réhabilitation et le pronostic fonctionnel des patients souffrant de pathologies mentales ou addictives. On retrouve fréquemment des déficits cognitifs lors de la consommation aigue ou chronique de substances psychoactives.

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Le fonctionnement cognitif est un critère important qui influence les capacités de réhabilitation et le pronostic fonctionnel des patients souffrant de pathologies mentales ou addictives. On retrouve fréquemment des déficits cognitifs lors de la consommation aigue ou chronique de substances psychoactives. Ceux-ci peuvent être transitoires ou parfois plus durables. La littérature évoque que la neuroplasticité cérébrale joue un rôle dans la récupération de ces troubles à distance des consommations, celle-ci resterait néanmoins partielle.

Il existe peu d’études s’intéressant aux opiacés, mais elles retrouvent tout de même qu’il pourrait exister certaines altérations, en particulier de l’attention, de la mémoire et/ou des fonctions exécutives. Ces données sont toutefois assez hétérogènes et parfois contradictoire. Les patients dépendants aux opiacés semblent donc pouvoir présenter des profils cognitifs hétérogènes et seule la mémoire verbale serait touché de manière plus régulière dans cette population.

Dans cette étude, les auteurs ont voulu évaluer le fonctionnement cognitif de patients anciennement dépendants au opiacés à 1 an d’abstinence, soit très à distance des dernières consommations. Ils les ont comparés à un groupe de sujet sain appariés. Leurs résultats montrent que les performances cognitives sont comparables entre les deux groupes pour la majorité des fonctions. Les patients abstinents depuis 1 an avaient un bon fonctionnement global. Seule la mémoire verbale était légèrement moins performante dans ce groupe par rapport aux témoins. Toutes les autres différences pouvaient d’après les auteurs s’expliquer par des différences en termes de psychopathologie.

Il serait bien sur nécessaire de réaliser des études prospectives et longitudinales pour approfondir le sujet, en particulier sur l’effet de l’utilisation des traitements de substitution opiacés. Mais ils concluent, en se basant sur d’autres travaux antérieurs, que leur usage peut être considéré comme relativement sûr en ce qui concerne le fonctionnement cognitif qui semble être davantage influencé par les pathologies somatiques et psychiatriques co-occurrentes.

 

Par Julien Cabé

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