Arrêt du tabac, état de la littérature en sciences sociales

Tabac

Cette revue de littérature en sciences sociales sur les trajectoires de sortie du tabagisme propose dans un premier temps de rendre compte des enquêtes qui s’intéressent aux méthodes d’aide à l’arrêt et aux professionnels de l’accompagnement au sevrage.

Dans cette partie, les travaux disponibles indiquent que la majorité des fumeurs font le choix d’arrêter de fumer spontanément et sans assistance malgré l’existence de nombreux dispositifs et méthodes d’accompagnement. Si une minorité d’études portent sur le sevrage autonome et sur ses trajectoires associées, elles révèlent néanmoins que les usagers accordent une valeur symbolique très élevée à ce mode d’arrêt et que la norme d’abstinence après l’arrêt est également valorisée.

Dans un deuxième temps, le document traite des études qui analysent le poids des variables socioéconomiques sur le maintien du tabagisme et/ou le sevrage.

Bien que l’efficacité de l’accompagnement par des professionnels de santé et la prise de traitements nicotiniques de substitution (TNS) sont scientifiquement prouvées, recommandées et rendues plus accessibles, en particulier en France, les fumeurs avancent plusieurs freins à l’utilisation de ces traitements : leur coût ou leur perception, des effets indésirables et d’autres représentations négatives associées qui limitent le recours aux TNS.

En outre, certains fumeurs qui présentent un attachement aux gestes du tabagisme considèrent que leur dépendance est psychologique plutôt que physique, ce qui constitue un frein supplémentaire. Certains expriment également des préoccupations quant à l’efficacité des traitements, craignant que ces derniers puissent retarder le sevrage ou créer une nouvelle dépendance.

S’agissant des éléments facilitateurs, le soutien social de l’entourage ainsi que les rétributions sociales associées à l’arrêt du tabac sont des facteurs importants pour prendre la décision d’arrêter. Dans le même sens, les cigarettes électroniques suscitent un intérêt croissant en tant qu’outil d’accompagnement à l’arrêt depuis leur apparition sur le marché. Pour autant les pouvoir publics français se positionnent dans un entre-deux à l’égard de la e-cigarette, ne la reconnaissant pas formellement comme une aide au sevrage, mais ne l’interdisant pas non plus.

Les différents travaux menés sur son usage mettent en évidence les motivations des utilisateurs, son efficacité pour le sevrage tabagique et la diversité des facteurs socioculturels qui influencent les pratiques de vapotage. Ils abordent également l’influence du genre et de l’âge sur son usage parfois dual (tabac et e-cigarette) ainsi que les représentations ou postures vis-à-vis de l’objet.

Voir le rapport sur le site de l’OFDT