Quel niveau de réduction des risques avec la vape ou une cigarette chauffée par rapport aux cigarettes classiques ? L’Institut Pasteur de Lille apporte sa contribution au sujet avec une étude approfondie. L’équipe menée par Romain Dusautoir a analysé les taux de carbonyles et d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans les émissions d’une cigarette standard (3R4F), de la fumée de la cigarette chauffée Iqos, et de trois dispositifs de vapotage. Les chercheurs, financés par l’Institut national du cancer (INCa), ont ensuite procédé à des tests in vitro de viabilité de cellules épithéliales bronchiques humaines (BEAS-2B) exposées aux différents aérosols.
« Dans le cadre de la réduction des méfaits du tabac, dans laquelle les fumeurs devraient idéalement pouvoir choisir librement parmi une variété de solutions de rechange au tabagisme, les produits du tabac émergents (comme le tabac chauffé [HTP]) et le vapotage semblent avoir le potentiel d’une nouvelle offre prometteuse. Toutefois, il est fondamental pour les fumeurs de connaître et de comparer les risques pour la santé de ces différents dispositifs émergents afin de déterminer quel produit devrait être préféré pour le sevrage tabagique », soulignent les onze coauteurs de l’étude financée par l’INCa et l’IResP.
Les niveaux de carbonyles et de HAP mesurés
La fumée de cigarette contient près de 7000 composés toxiques, dont l’extrême majorité est absente du vapotage. Notamment, le vapotage ne contient ni monoxyde de carbone ni goudrons contrairement à la cigarette. L’étude menée à l’Institut Pasteur de Lille s’est concentrée sur le niveau de deux classes de toxiques dont certains sont encore présents dans le vapotage, en comparant les niveaux à ceux dégagés par du tabac chauffé et une cigarette.