
En attendant d’être un “Grand“, Karl s’est placé, par nécessité économique et “pour ne pas dormir à la rue“, comme “petite main“, comme il dit, dans le marché de l’enroule. “Une enroule c’est un plan, c’est un job, que tu vas faire pour te faire des sous. C’est une mission quoi…“, une combine, qui n’a rien de légale, mais permet de subvenir à ses besoins vitaux, avec des bonus à l’occasion.
Karl, lui, s’est tourné en partie vers le marché de la vente de drogues de synthèse : kétamine, MDMA, etc… dans les wagons de train remplis de jeunes qui s’acheminent en rave… Le premier épisode de ce podcast nous raconte comment ce jeune Belge a commencé sa carrière dans “l’intérim du crime“.
C’est un “Grand“ qui lui transmettait ses missions et les produits à vendre sur le marché des stups. Un “Grand“, c’est un boss, un patron, qui dirige le business local, et pour lequel Karl a travaillé sans rechigner, et sans compter ses heures. Tous ne sont pas spécialisés dans le trafic de stupéfiants. Certains se tournent vers le vol, les agressions, ou autres. La différence entre un Grand et un patron du marché légal, nous explique Karl, c’est que le Grand ne suit que ses propres règles d’employeur, et ses propres modalités de recadrage, à la sauce violence maison…
Ses tout premiers billets, Karl les a gagnés en lançant de l’extérieur de la prison des colis petite taille pour les prisonniers. Le trafic de stupéfiants est arrivé par la suite. Puis est venu le temps d’être indépendant, de bosser pour soi, sans intermédiaire, sans ordre de mission de qui que ce soit, pour gagner plus de sous encore. Karl devient “brouteur“ du net, à savoir maître-chanteur d’hommes mariés en se faisant passer pour des femmes accessibles. Il gère son business comme un Grand désormais. Il n’a de compte à rendre à personne… Le net a changé la donne et a ouvert des perspectives, notamment dans le trafic de stupéfiants…
Mais à vouloir gagner plus, en passant aux braquages d’enseignes, le jeune homme se fait arrêter. Trop de confiance en soi, ou l’esprit embrouillé par les usages d’alcool réguliers, n’a pas aidé. Il fera un an et trois mois de prison… La reconstruction, elle passera par le sevrage alcool et stupéfiants en hôpital psychiatrique, et surtout l’éloignement du milieu de l’enroule, “la pire des drogues, parce qu’elle te rapporte de l’argent et de l’adrénaline“…
Ecouter ce podcast permet de comprendre la logique d’enracinement dans le ou les trafics à disposition pour ces jeunes qui rêvent grand sans se préoccuper de l’impact inévitable dans leur parcours de vie personnelle et professionnelle…
Thibault de Vivies,
DopamineCity.fr