Mais qui sont les « cocaine bingers » ?

Selon l’OMS en 2015, il y aurait près de 17 millions de consommateur de cocaïne dans le monde.  En Amérique du Nord, la cocaïne est devenue la 2e substance illicite la plus consommée après le cannabis (Prévalence annuelle de 2,2% aux USA et 1,3 % au Canada).

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Selon l’OMS en 2015, il y aurait près de 17 millions de consommateur de cocaïne dans le monde.  En Amérique du Nord, la cocaïne est devenue la 2e substance illicite la plus consommée après le cannabis (Prévalence annuelle de 2,2% aux USA et 1,3 % au Canada). Ces consommations sont associées à plusieurs complications médicales, infection par le VIH ou le HVC, tentative de suicide, psychose cocaïnique, infarctus du myocarde et AVC notamment. Il existe des profils très divers de consommateurs de cocaïne et de modalité de consommation. On retrouve toutefois fréquemment des altérations sur le plan social, médical et psychiatrique chez ces usagers, en particulier les plus vulnérables. Dans cette sous population plus fragile, la cocaïne est régulièrement fumée ou injectée de manière intense et répétée pendant plusieurs heures ou jours, ce que l’on va appeler « binge » ou « run ». Peu d’études ont examiné ce profil d’usage en dehors de milieu institutionnalisé.

 

On retrouve de manière courante une association entre consommation de cocaïne et pathologie psychiatrique : troubles de l’humeur, troubles anxieux, trouble de la personnalité antisociale. Il s’y associe également souvent un risque accru de partage de matériel de consommation. On connait peu en revanche la place de ces troubles dans le cadre de ces consommations intensives de cocaïne ou d’autres substances psychoactives. Les auteurs ont donc examiné dans une cohorte prospective l’association entre différentes pathologies psychiatriques et binge à la cocaïne.

 

Dans leur échantillon de 492 participants, 48% présentaient les critères de trouble de la personnalité antisociale, 45% pour les troubles anxieux, et 28,2% pour les troubles de l’humeur. Les patients présentant un trouble de la personnalité antisociale étaient les plus susceptibles d’avoir des consommations de type binge, contrairement à ceux souffrant d’un trouble de l’humeur.

 

En conclusion, c’est le trouble de la personnalité antisociale qui semble être le facteur de risque le plus pertinent de « cocaine binge ». Il sera donc intéressant de s’intéresser dans le futur à une meilleure compréhension des dimensions du trouble de la personnalité antisociale qui contribuent à une augmentation des comportements de consommation à risque de cocaïne.

Par Julien Cabé

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