Prendre des traitements psychotropes lors d’une grossesse peut-il aggraver un syndrome d’abstinence néonatal en opioïde ?
Des études récentes montrent que le nombre de femmes enceintes présentant un trouble lié à l’usage d’opioïde est en augmentation dans le monde. Le traitement usuel dans ce contexte repose sur une substitution par méthadone ou buprénorphine. Chez les nourrissons exposés aux opioïdes in utero, on peut parfois observer à la naissance un syndrome d’abstinence néonatal (SAN)caractérisé par des troubles neurologiques, respiratoires ou gastro-intestinaux.
Usage détourné du lopéramide aux US : alerte de sécurité sur le risque cardiaque
Bien connu des voyageurs comme anti-diarrhéique, le lopéramide (Imodium® et Gé) est en effet un agoniste des récepteurs opioïdes mu. Aux doses thérapeutiques, il ne franchit pratiquement pas la barrière hémato-encéphalique. A des doses supra-thérapeutique en revanche, il semble qu’une action centrale apparaisse – que certains toxicomanes utilisent, pour le plaisir euphorisant qu’elle procure, ou pour atténuer des symptômes de manque dans le cadre d’un sevrage.
Vidéo : Le sevrage difficile des opioïdes
Le Cran a réalisé deux courtes vidéos à l’intention des professionnels qui font face aux problématiques de dépendance et de douleur chronique. Vous y verrez des simulations d’entretien clinique avec des patients difficiles chez qui la prescription d’opioïdes n’est pas indiquée.
Opioïdes : Les comorbidités doivent être recherchées et traitées
Troubles anxieux, syndrome dépressif et bipolaire et plus rarement pathologies psychotiques, les comorbidités psychiatriques sont très fréquentes chez les personnes qui souffrent d’addiction aux opioïdes. Plus d’un patient sur quatre serait atteint par cette association dont l’effet néfaste sur le pronostic est avéré. Les comorbidités psychiatriques sont en effet associées à des polyconsommations de produits addictifs, à des rechutes plus fréquentes et à des comportements violents.
Antidouleurs opioïdes : comment prévenir une crise sanitaire évitable en France
L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) assure déjà la surveillance de ces médicaments via son réseau d’addictovigilance qui présente annuellement des rapports sur chaque substance. Une journée d’échange de la commission des stupéfiants et psychotropes sur ce thème a été organisée en mai 2017 et devrait donner lieu à une proposition de plan d’action.