Pourquoi a-t-on envie de fumer une cigarette quand on boit de l'alcool ?

Un cercle vicieux, dans lequel il ne vaut mieux pas s'engouffrer.

Tabac

Il y a des êtres singuliers, que l’on peut observer en fin d’après-midi ou en début de soirée, au moment où leur vraie nature surgit. Des êtres qui, toute la journée, refusent les invitations à fumer une cigarette. « Je ne fume pas, merci », lancent-ils parfois, suscitant l’admiration des masses accros au tabac. Mais, une fois qu’ils sont attablés à un bar, pinte de bière ou verre de vin sous le pif, leur discours change du tout au tout : une gorgée d’alcool et l’envie de fumer surgit. « Je fume seulement quand je bois », expliquent-ils alors timidement, tout en grattant une clope. Il a bon dos, le non-fumeur.

Les habitués du tabac peuvent se moquer. Eux qui sont plus que quiconque esclaves de ce drôle de phénomène. Verre en main, l’envie de fumer est irrésistible, au point d’enchaîner cigarettes et gorgées à un rythme effréné. C’est un fait : quand on boit, l’envie de fumer est exacerbée. Derrière ce désir incontrôlable se cache en fait une explication scientifique.

Fumer, c’est repartir

On s’en doute, associer cigarette et alcool entraîne d’une manière ou d’une autre une sensation de plaisir. Sinon, peu de gens y trouveraient un intérêt. Une découverte scientifique confirme cette hypothèse : fumer et boire actionnent simultanément le système de récompense dans le cerveau, créant un sentiment d’euphorie. Le plaisir, lui, n’en est que décuplé.

Cet état de bien-être est loin d’être la seule explication. Un autre phénomène entre dans la danse, bien plus insidieux encore. Il concerne directement les effets qu’entraînent les deux substances sur le corps humain. Des effets qui se nourrissent mutuellement, engouffrant le consommateur dans un dangereux cercle vicieux.

Pour les besoins d’une étude publiée dans la revue Journal of Neurochemistry, des scientifiques de l’université du Missouri, aux États-Unis, ont équipé des rats d’électrodes, avant de les exposer à du tabac et à de l’alcool (pas sûr que les rongeurs aient eu leur mot à dire dans l’affaire). En observant les résultats, les chercheurs ont remarqué que la nicotine contenue dans les cigarettes permettait de réduire la somnolence. Une somnolence elle-même provoquée par la consommation d’alcool. Vous voyez le genre.

« Nous avons découvert que la nicotine affaiblit l’effet de fatigue induit par l’alcool en stimulant une réponse dans une zone particulière du cerveau, le proencéphale basal (région du cerveau contrôlant le sommeil) », explique Mahesh Thakkar, membre de l’étude, cité par le média Sciences et Avenir.

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