Pas un jour aux Etats-Unis sans que la crise des opioïdes ne soit évoquée dans les médias. Un matin, on apprend que le nombre de nourrissons nés avec un syndrome de sevrage néonatal a quadruplé en dix ans -nés de mères toxicomanes, ils manifestent des symptômes de dépendance à la naissance. Le lendemain, que dans le Connecticut, en 2016, « il y a eu plus de morts par overdose que par homicides, suicides et accidents de la route combinés ».
La mort de Prince, attribuée aux antidouleurs opiacés, est loin d’être une exception: 91 Américains meurent chaque jour d’une overdose provoquée par des médicaments opioïdes, selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC). 1,3 million de personnes ont été hospitalisées en un an pour l’usage de ces substances, selon les derniers chiffres de l’Agence américaine de recherche sur la Santé.
De quoi s’agit-il? Pour une part, de patients devenus dépendants aux médicaments antidouleur. « Certains d’entre eux, comme le fentanyl, l’oxycodone et l’hydromorphone, sont classés en France comme stupéfiants, et réservés au traitement des douleurs sévères, notamment dans le cancer », explique à L’Express Nathalie Richard, de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).