DROGUES / La cocaïne et le cannabis au cœur des bouleversements de l’offre de drogues illicites en France

Les années 1990 constituent un moment charnière pour l’offre de drogues en France. La rupture la plus importante concerne l’arrivée massive de la cocaïne latino-américaine sur le Vieux continent, tandis que les trafics d’héroïne, affectés par l’introduction des traitements de substitution en 1996, amorcent un déclin, qui ne sera toutefois pas définitif du fait de la persistance d’usages d’opiacés moins visibles que dans les années 1980.

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Cocaïne: de l’Amérique à l’Europe

Ce tournant est lié à la réorientation massive de l’exportation de cocaïne en direction de l’Europe par les trafiquants latino-américains. À l’époque, ceux-ci sont en effet confrontés à deux phénomènes. La mise en place d’une politique de lutte contre les trafics fondée sur un interventionnisme de plus en plus grand des États-Unis dans les affaires intérieures de la Colombie2, premier producteur mondial de cocaïne à l’époque, et à une diminution sensible du marché nord-américain, lequel ne cesse de perdre des consommateurs se détournant d’une substance moins «glamour», du fait notamment des problèmes sanitaires qu’elle provoque et des dégâts sociaux engendrés par le trafic et l’usage de crack dans les ghettos noirs et hispaniques des grandes métropoles. Cette réorientation n’est alors pas encore visible dans les niveaux de prévalence de l’usage en population générale européenne. Ainsi, en 1995, le premier rapport annuel de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) ne fait état que d’une «progression modeste de la prévalence dans la majorité des pays», tout en soulignant que «cette progression n’est pas aussi forte que pourraient le laisser penser les hausses enregistrées par les indicateurs de l’offre tels que le volume de cocaïne saisi par la police et les douanes»3.

Pour en savoir plus sur l’évolution des marchés du cannabis de l’héroïne et de la cocaïne, consultez l’article dans son intégralité sur le site vih.org en cliquant sur « Consulter en ligne »

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