Cocaïne: de l’Amérique à l’Europe
Ce tournant est lié à la réorientation massive de l’exportation de cocaïne en direction de l’Europe par les trafiquants latino-américains. À l’époque, ceux-ci sont en effet confrontés à deux phénomènes. La mise en place d’une politique de lutte contre les trafics fondée sur un interventionnisme de plus en plus grand des États-Unis dans les affaires intérieures de la Colombie2, premier producteur mondial de cocaïne à l’époque, et à une diminution sensible du marché nord-américain, lequel ne cesse de perdre des consommateurs se détournant d’une substance moins «glamour», du fait notamment des problèmes sanitaires qu’elle provoque et des dégâts sociaux engendrés par le trafic et l’usage de crack dans les ghettos noirs et hispaniques des grandes métropoles. Cette réorientation n’est alors pas encore visible dans les niveaux de prévalence de l’usage en population générale européenne. Ainsi, en 1995, le premier rapport annuel de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) ne fait état que d’une «progression modeste de la prévalence dans la majorité des pays», tout en soulignant que «cette progression n’est pas aussi forte que pourraient le laisser penser les hausses enregistrées par les indicateurs de l’offre tels que le volume de cocaïne saisi par la police et les douanes»3.
Pour en savoir plus sur l’évolution des marchés du cannabis de l’héroïne et de la cocaïne, consultez l’article dans son intégralité sur le site vih.org en cliquant sur « Consulter en ligne »