Les deux « salles de consommation de drogue à moindre risque », ouvertes depuis l’automne à titre expérimental à Paris et Strasbourg, ont permis de réduire les risques pour les usagers sans entraîner de troubles pour la tranquillité publique, se sont félicités jeudi leurs promoteurs.
« On est en train de valider en France ce qui existe ailleurs depuis longtemps », s’est réjoui l’adjoint au maire socialiste de Strasbourg, Alexandre Feltz, à l’issue du premier comité de pilotage national du projet, soulignant que ces salles existaient en Suisse depuis 30 ans et en Allemagne depuis 20 ans.
Si la salle ouverte dans le nord de Paris connaît déjà en moyenne 175 passages d’usagers par jour, celle de Strasbourg est encore loin de son rythme de croisière, avec 20 à 25 passages. La salle strasbourgeoise accueille en revanche une plus importante proportion de femmes, 35% des usagers, contre seulement 13% à Paris.
A Strasbourg, les usagers de la salle consomment surtout des drogues par intraveineuse et s’injectent majoritairement de la cocaïne et non des opiacés, comme cela était attendu, a expliqué Danièle Bader, directrice de l’association Ithaque, qui gère le site. A Paris, la consommation d’opiacés cohabite avec celles de crack, fumé ou injecté, et plus marginalement de cocaïne et d’héroïne, selon l’association Gaïa.