Marcela Ot’alora pensait avoir tout essayé. Elle a vécu la majeure partie de sa vie avec un trouble de stress post-traumatique – un symptôme qui, à en croire sa description, « piège les gens dans leurs souvenirs ». Puis en 1984, à l’âge de 23 ans, elle a pris de la MDMA pour la première fois. « Ça m’a sauvé la vie, déclare-t-elle. C’est là que je me suis dit que ça devrait être accessible à tout le monde. »
La même année, la Drug Enforcement Administration (DEA) a publié un avis déclarant qu’elle projetait de classer la MDMA – une drogue qui agit à la fois comme stimulant et psychotrope, et qui est un composé de l’ecstasy – en tant que substance relevant de l’annexe 1, c’est-à-dire sans usage médical à cause de sa neurotoxicité et de son potentiel d’abus.
Les psychothérapeutes qui utilisaient la MDMA pour traiter les névroses, les problèmes relationnels et les troubles de stress post-traumatique depuis le début des années 1970 se sont opposés à cette classification, et ont pris la parole pour exposer leurs expériences cliniques positives. Ils ont échoué : en 1985, avec l’augmentation de l’usage récréatif de la drogue, la DEA a annoncé une classification d’urgence en annexe I.