ADDICTION COMPORTEMENTALES / Religion : prier implique les mêmes zones du cerveau que la drogue ou le sexe

Des chercheurs ont observé l'activité cérébrale de fervents Mormons lors d'expériences religieuses. Les zones du cerveau activées correspondent au système de la récompense.

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CERVEAU. Comme la drogue, le sexe, la musique, la nourriture ou encore les jeux d’argent, les sentiments religieux activent les zones cérébrales impliquées dans le circuit de la récompense. C’est ce qui ressort d’une étude menée par l’université de l’Utah aux Etats-Unis et publiée dans la revue Social Neuroscience. Dans le cerveau, le circuit de la récompense – ou système de renforcement – est formé de structures reliées les unes aux autres. Lorsqu’il s’active, le sujet ressent de la satisfaction. Présent chez tous les mammifères, le circuit de la récompense permet aux individus de savoir, à tout moment, dans quel état physique et psychique il se trouve.

 L’équipe de neuroscientifiques a observé l’activité cérébrale de croyants lorsqu’ils expérimentaient des sentiments religieux (en priant notamment). Et pas n’importe quels croyants : Etat de l’Utah oblige, ils ont recruté 19 fervents Mormons pour observer leur cerveau par IRM fonctionnelle (IRMf). Les Mormons – à ne pas confondre avec les Amish qui vivent à l’écart du progrès – sont tenants d’une pratique très orthodoxe de la religion. Les interdits sont nombreux (alcool, sodas, thé, café, tabac…). Ces fidèles de « l’église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours » sont majoritaires en Utah, Etat dans lequel la communauté a prospéré depuis le 19e siècle en créant notamment sa capitale, Salt Lake City.

Cette étude illustre la pensée de Marx : la religion c’est l’opium du peuple, aide à comprendre pourquoi parfois la religion fonctionne comme une addiction et participe à l’explication de l’efficacité des mouvements d’entraide intégrant la spiritualité…

Pour enrichir votre lecture vous pouvez consulter cette carte de Conrad Hackett qui montre la corrélation entre pauvreté et pratique religieuse. Cela démontre que la religion et les sensations qu’elle implique sont utilisés dans les pays pauvres comme rempart contre cette même pauvreté.

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