TABAC / Cigarette électronique : le point avec le professeur Dautzenberg

Pneumologue, tabacologue et président de « Paris sans tabac », le Pr Bertrand Dautzenberg répond à nos questions sur la e-cigarette.

Tabac

Avec maintenant sept années de recul, peut-on affirmer que la cigarette électronique est réellement un moyen de « sortir du tabac » ?

Pr DautzenbergCe n’est pas un médicament de sevrage, mais une étude* réalisée auprès de 27 460 Européens de 28 pays différents, rapporte en effet que grâce à la cigarette électronique, 6 millions d’Européens ont déjà arrêté de fumer et 9 millions ont diminué leur consommation de tabac.
C’est un dispositif parmi d’autres qui permet à bon nombre de personnes qui veulent arrêter de fumer d’y parvenir et, pour celles qui souhaitent seulement « fumer » autrement, d’éviter les substances cancérigènes et les produits de la combustion. Enfin, la cigarette électronique permet probablement aussi à certains jeunes de ne pas entrer dans le tabagisme.

N’est-ce pas remplacer une dépendance par une autre ?

Le problème principal est que la dépendance conduit à inhaler de façon très répétée les substances cancérigènes que contient le tabac : un fumeur sur deux en mourra. Or, la cigarette électronique n’en contient pas. Par ailleurs, je constate que beaucoup arrêtent de vapoter au bout de 6 mois et la plupart de ceux qui continuent diminuent progressivement les doses de nicotine. De même, chez les jeunes qui expérimentent la e-cigarette, seul un sur cinq deviendra vapoteur régulier, alors que ce taux est de 1 sur 2 pour le tabac.

Associée ou non aux autres méthodes de sevrage (timbre, gommes), la cigarette électronique est un atout supplémentaire qui permet de réduire l’envie de fumer, une étape indispensable pour un sevrage sans souffrance réussi. Mais le rôle du médecin est bien de rappeler qu’à terme la meilleure solution est de ni fumer, ni vapoter.

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