Qui veut la peau des patients injecteurs de drogue ? Facteurs de risques des infections cutanéo-muqueuses

Les complications médicales sont fréquentes chez les patients injecteurs de drogues. On peut notamment retrouver des infections virales et bactériennes de la peau et des tissus mous, des septicémies ou des endocardites.

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Les complications médicales sont fréquentes chez les patients injecteurs de drogues. On peut notamment retrouver des infections virales et bactériennes de la peau et des tissus mous, des septicémies ou des endocardites. Les antécédents d’infections cutanées concernent 70% des patients injecteurs et ce motif représente un motif fréquent de consultation aux urgences dans cette population qui sollicite déjà plus que la moyenne les systèmes de santé.

Plusieurs facteurs de risques sont évoqués dans la littérature. Des critères sociodémographiques et comportementaux tout d’abord, le sexe féminin, la précarité du logement, la répétition des injections, la réutilisation des seringues, l’utilisation des voies sous-cutanées ou intramusculaire, et le partage de matériel. On retrouve également la séropositivité au VIH, les infections sexuellement transmissibles, les injections « ratées » et le fait d’injecter sur certaines zones particulières. Les facteurs d’hygiènes sont bien évidement pourvoyeurs d’infections, et le lavage simple des mains semble diminuer les abcès cutanés et d’autres blessures et maladies liées à l’injection. Il existe enfin des facteurs liés au produit. La cocaïne et le speedball (mélange d’héroïne et de cocaïne) sont plus souvent associés à une nécrose tissulaire, ainsi que l’usage de médicaments écrasés non pulvérulents.

Les auteurs ont cherché à préciser ces facteurs dans une population de patients injecteurs hospitalisés au cours de l’année écoulée et de comparer cette population aux données de l’ensemble des patients injecteurs.

Leurs résultats retrouvent un taux important d’infections cutanées chez ces patients, avec 65% de patients concernés. Ces infections étaient associées aux pratiques d’injection à risque et à une fréquence importante de ce type de geste. Ces facteurs et les aspects environnementaux ne sont pas toujours simples à équilibrer mais cela met en évidence l’intérêt du dépistage de ces complications en fonction des différents facteurs de risque, et des interventions de type Accompagnement et Education aux Risques Liés à l’Injection (AERLI). Il est essentiel de favoriser l’accès à des programme de réduction des risques et d’améliorer les conditions de vie des patients injecteurs pour lutter contre ces complications.

 

Par Julien Cabé

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