« Être face à un toxicomane, c’est être confronté à une autre réalité. » Parce que la drogue modifie l’état de conscience et bouleverse tout. Roselyne Febvre vient de publier Les battements de cœur du colibri (éditions du Rocher). Son témoignage de mère d’un jeune adulte toxicomane qui enchaîne depuis cinq ans les hospitalisations, les périodes « clean » et les rechutes.
« C’est une amie qui m’a conseillée de tenir un journal à un moment où j’avais l’impression de devenir folle. Le soir, en rentrant chez moi, j’ouvrais mon ordinateur. L’écriture s’est avérée être un défoulement, un exutoire. Cela m’a obligé à réfléchir sur lui et sur moi. »
Un mélange de culpabilité et d’impuissance. Le livre a été achevé en juin, « pour que les parents sachent ce qu’est la toxicomanie et la solitude qu’elle engendre pour les proches. » Arthur, 27 ans bientôt, qui semblait aller mieux, a fait une rechute. « Mais depuis quatre mois, il ne prend plus rien. Il refait des projets et j’ai l’impression qu’il a eu un déclic », raconte cette mère qui n’a jamais abandonné son fils et s’est oubliée dans la lutte qu’il mène contre les drogues. « Il n’a pas envie de lire le livre pour le moment. Je lui en ai lu des passages. Il envisage même de témoigner publiquement. »
L’incompréhension, la détresse, les espoirs déçus, la peur permanente, l’angoisse diffuse : « La détresse devient une compagne. Je me rends d’ailleurs compte que je n’arrive pas à restituer l’entièreté de l’histoire. C’est tellement dur », soupire Roselyne Febvre, journaliste, qui a donc l’habitude de restituer des faits et de les analyser. « Mais là, je suis une mère. Et cette descente aux enfers de la drogue est indescriptible. »
Voir le témoignage complet sur le site lanouvellerepublique.fr