Tabac : vous avez deux fois plus de chance d'arrêter avec la vape qu'avec les patchs ou les gommes !

Dans le New England, un essai Clinique montre pour la première fois une supériorité directe de la e-cigarette sur les substituts nicotiniques pour arrêter le tabac.

Tabac

Cela fait maintenant de nombreuses années que les utilisateurs de e-cigarettes rapportent l’intérêt de ce type de dispositifs pour arrêter de fumer. Les données épidémiologiques s’accumulent sur ce constant, avec en France 5 fois plus d’arrêt du tabac avec la e-cigarette entre 2012 et 2017, et au passage deux fois moins d’arrêt du tabac avec un suivi médical spécialisé sur la même période (voir ici l’article de Filipidis 2019 dans Tobacco Control). Mais les détracteurs de la « vape » rétorquent qu’on manque de données de sécurité au long cours, et qu’on a jamais montré que la e-cigarette était supérieure aux méthodes classiques de substitution comme les patchs.

Sur le deuxième point en tout cas, ce n’est plus vrai. Dans une importante étude anglaise dont les résultats viennent d’être publiés dans le New England Journal of Medicine, 886 participants ont été randomisé pour recevoir soit des substituts de leur choix, soit une e-cigarette avec des saveurs de leur choix. Le traitement incluait dans les deux groupes un accompagnement comportemental d’au moins 4 semaines. Les sujets était suivis dans l’évaluation de leur consommation par un suivi d’auto-déclaration et par un suivi biologique (CO testeur). L’évolution des paramètres respiratoires était également notée.

A un an, le taux de sujets sevrés du tabac était de 18,0% dans le groupe « vape », contre 9,9% dans le groupe « substituts nicotiniques», soit presque moitié moins. Parmi ceux qui avaient arrêté le tabac à 1 an, 80% utilisaient encore la e-cigarette, contre 9% qui utilisaient encore les substituts nicotiniques. L’irritation de la gorge était rapportée par 65,3% des sujets vapoteurs contre 51,2% des sujets avec substituts. Au contraire, les nausées étaient plus fréquentes dans le groupe « substitution ». De manière étonnante, le groupe « e-cigarette » rapportait une disparition plus importante de la toux que les sujets avec substitution. Il n’y avait pas de différences sur les autres symptômes respiratoires et leur évolution.

En conclusion, cette étude montre une nette supériorité des e-cigarettes sur les substituts nicotiniques en matière de sevrage du tabac. Les limites de l’étude sont que les sujets savaient dans quel groupe ils étaient, ce qui pourrait avoir renforcé l’effet psychologique de la « vape ». Le point scientifique restant encore en suspens est le niveau de sécurité au long de la vape. Toutefois, il est peu probable qu’il soit aussi péjoratif que celui du tabac, il faudra de toute façon au moins trente ans pour y voir plus clair sur le sujet.

Cette étude est la première à comparer directement les deux procédés de substitution, et à montrer la supériorité de la e-cigarette pour sortir du tabac. En France, les e-cigarettes ne font l’objet d’aucune prise en charge par l’assurance maladie.

Benjamin Rolland

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