Tabac – Les troubles digestifs et intestinaux

rch et tabac

Le tube digestif, qui mesure environ 7 mètres de long, va de la bouche à l’anus. Il se compose de plusieurs parties comme l’œsophage, l’estomac, l’intestin grêle, le gros intestin (ou côlon), le rectum et l’anus.

Fumer modifie les perceptions du goût et de l’odorat, entraînant une modification des préférences alimentaires vers des produits plus sucrés, plus salés ou plus gras.

La nicotine stimule les contractions intestinales, tandis que l’arrêt brutal de la nicotine diminue les mouvements gastro-intestinaux, provoquant une distension du côlon.

Le système digestif retrouve généralement son fonctionnement normal en 1 à 2 mois après l’arrêt du tabac.

Fumer modifie la façon dont l’intestin fonctionne, perturbe le transit intestinal et le système digestif.

Quand on arrête brusquement (sans substitution), cela peut entraîner des troubles comme des brûlures d’estomac, des reflux gastriques ou de la constipation. Ces problèmes sont temporaires et disparaissent généralement en un ou deux mois.

Pour réduire ces inconvénients, la prise de substituts nicotiniques, s’hydrater, manger des aliments riches en fibres (comme les céréales complètes, les fruits et légumes) et faire de l’exercice peuvent aider.

Le tabac augmente le risque de développer certaines maladies digestives, comme les cancers du côlon, du pancréas et de l’œsophage. Arrêter de fumer peut réduire ces risques.

Le système digestif communique étroitement avec le cerveau, d’où l’expression « second cerveau » pour l’intestin. Le microbiote joue un rôle important dans cette communication et peut influencer notre bien-être mental.

Les maladies inflammatoires digestives de l’intestin

Les pathologies spécifiques suite à l’arrêt du tabac : 

  • Les MICI sont des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin qui comprennent la maladie de Crohn (MC) et la rectocolite ulcéreuse hémorragique (RUCH/RCH). Ce sont des maladies auto-immunes évolutives, sous forme de poussées, pouvant offrir des moments de rémission sous traitements et/ou des interventions chirurgicales.
  • 50 à 60 % des malades de Crohn sont fumeurs. A l’inverse, les malades de rectocolite ulcéreuse hémorragique sont majoritairement non fumeurs ou ex-fumeurs.
  • La nicotine est déconseillée pour la maladie de Crohn et serait bénéfique à forte dose (au moins l’équivalent d’un gros patch/jour) pour les rectocolites ulcéreuses hémorragiques.
  • Les substituts de nicotine sont à utiliser avec parcimonie pour les malades de Crohn et la nicotine à faible dose à discuter avec un professionnel de santé pour le suivi du sevrage tabagique.
  • Les substituts de nicotine sont à privilégier pour les malades souffrants de RCH, à discuter avec le médecin en charge du suivi pour le dosage. La nicotine peut venir en soutien du traitement pour un meilleur confort du sevrage tabagique.

Cigarettes et syndrome de l’intestin irritable (SII)/ Colopathie fonctionnelle :

  • Ce n’est pas une maladie et ce syndrome n’évolue pas. Il se traduit par des maux de ventre, constipation, diarrhées, ballonnements, gaz… Le stress, la dépression, l’hygiène de vie, la sédentarité, l’alimentation, l’alcool et surtout le tabac en sont les principaux facteurs.
  • Le premier traitement pour limiter les crises est de revoir son hygiène de vie en général : alimentation, tabac, alcool, activité physique (si possible).
  • Le sevrage tabagique peut s’accompagner de substituts de nicotine.

Maladie de Crohn

Le tabac favorise le développement de la maladie de Crohn et aggrave son évolution. La maladie de Crohn survient plus fréquemment chez les fumeurs dont le risque relatif de développer cette affection est 2 fois plus élevé que chez les sujets n’ayant jamais fumé sans relation avec la quantité de cigarettes consommée. Une fois déclarée, la maladie de Crohn a une évolution plus sévère chez les fumeurs même chez ceux dont la consommation est faible (moins de 10 cigarettes par jour). Le nombre de poussées chez le patient ayant une maladie de Crohn est augmenté de 50 % et associé avec une prescription plus fréquente d’une corticothérapie ou d’immunosuppresseurs.

Un patient ayant une maladie de Crohn et qui continue de fumer perd 50 % de chance de pouvoir stabiliser la maladie. Le pourcentage de personnes atteintes de la maladie de Crohn et qui fument est d’environ 40 à 50 % selon les pays et selon les études. Le tabac a un effet pro-inflammatoire, il facilite l’inflammation et par conséquent, il aggrave. C’est une règle dans toutes les maladies inflammatoires. En effet, le tabac aggrave aussi la polyarthrite rhumatoïde, le tabac aggrave le lupus. Donc, ce n’est pas une caractéristique de la maladie de Crohn.

Un rôle « protecteur » dans la rectocolite hémorragique (RCH)

Ce qu’il faut bien comprendre dans le tabac est que le fait de fumer va augmenter la concentration en oxyde de carbone dans le sang. Une forte concentration d’oxyde de carbone dans le sang, ralentit la vascularisation sanguine. Les tissus sont donc bien moins oxygénés et sont plus réactifs, ils s’inflamment plus facilement.

Le facteur le mieux identifié est le tabac : Le tabac protège contre la RCH et améliore son évolution alors qu’il favorise le développement de la maladie de Crohn et aggrave son évolution. La RCH survient moins fréquemment chez les fumeurs avec un risque relatif de développer cette affection 2,5 fois moins élevé que chez les sujets n’ayant jamais fumé.

Cet effet protecteur tend à être d’autant plus marqué que la quantité de cigarettes consommée est élevée. Environ 10 % des patients sont fumeurs au moment du diagnostic de RCH, alors que le pourcentage de fumeurs est de 25 à 40 % dans la population adulte de même âge et de même origine. L’effet du tabac semble être seulement suspensif. En effet, le risque de survenue d’une RCH est augmenté chez les ex-fumeurs par un facteur 1,7.

Une fois déclarée, la RCH est moins sévère chez les fumeurs. Elle s’étend moins souvent vers le côlon proximal, elle nécessite plus rarement le recours à la corticothérapie et plus tardivement à la chirurgie.

L’arrêt de l’intoxication aggrave la maladie et sa reprise l’améliore. Enfin, chez les patients qui ont commencé à fumer après le début de la RCH, la fréquence des poussées est diminuée. La nicotine transdermique est un traitement efficace des poussées de RCH, mais ce traitement n’a pas d’effet préventif sur leur survenue.

Arrêter de fumer à de nombreux avantages pour la santé digestive et générale.

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