“Fumer tue”, “Fumer nuit gravement à votre santé et à celle de votre entourage”, une de ces deux mentions figure sur la face avant de l’emballage des paquets de cigarettes depuis 2003 en France. En 2010 (visuels “dissuasifs”) puis en 2016 (paquet neutre), cette approche d’avertissement et de dénormalisation du comportement “fumer du tabac”, a été renforcée.
“Fumer tue” a une notoriété de près de 100 % auprès du grand public, et les personnes qui fument savent lire et ne sauraient ignorer ce message.
“Fumer tue” fait appel à une image de futur sombre. Or fumer du tabac est une addiction, qui appelle un plaisir immédiat, ou apporte une solution immédiate à une situation d’inconfort mental : stress, émotions fortes (négatives ou positives ), peur, colère.
Fumer, c’est un comportement qui s’est installé dans le temps, de l’adolescence à la vie d’adulte, et a permis au cerveau “réflexe”, chargé de la survie et de l’équilibre, d’enregistrer ses effets positifs dans des situations d’inconfort ou de détresse, et de leur donner une grande valeur d’efficacité.
C’est pourquoi ce “choix” apparent entre une solution ou un plaisir immédiat et un danger futur n’en est pas vraiment un : le cerveau “réflexe” va imposer le comportement, et la personne va se retrouver avec une cigarette entre les doigts avant même d’y avoir “réfléchi”.
Deux personnes qui fument sur trois souhaitent arrêter de fumer, mais “demain”. Comme les risques sont aussi pour “demain”, tout va bien, c’est synchronisé et cohérent, il n’y a pas vraiment de conflit. Et on poursuit la consommation malgré les conséquences, un des marqueurs de l’addiction dans la règle des 5C du professeur Laurent Karila.
Arrêter de fumer, c’est un apprentissage, c’est apprivoiser ce risque de perdre cette “béquille à vivre”, car après le sevrage tabagique, la vie continue, avec son lot d’émotions et de contextes qui appelaient la cigarette.
Cet apprentissage peut être difficile à mener en solitaire. Le recours à un accompagnement multiplie les chances de succès. Cet accompagnement peut être réalisé par des professionnels de santé formés à la tabacologie ou à l’addictologie. Il peut être complété par la participation à des ressources de “pairs” (des personnes qui sont passées par là et sont aujourd’hui rétablies) en ligne : groupes autosupport, forum Addict’AIDE, où l’identification positive permet de réaliser que c’est possible.
Ce recours à l’accompagnement permet de travailler sur ses motivations à l’arrêt du tabac, et à la mise en place de stratégies de gestion des situations à risque pour proposer des comportements alternatifs qui apportent plaisir et confort. C’est la clé d’un arrêt, d’une défume pérenne.
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