Alcool : ces jeunes adultes expliquent pourquoi ils ont arrêté d'en boire avant 30 ans

Dans "Version Femina", découvrez les témoignages de Maximilien, 27 ans, ingénieur mécanicien à Martigues, de Célestine, 31 ans, chargée de communication à Chalon-sur-Saône, de Nabahat, 34 ans, cinéaste à Villejuif et de Victoire, 27 ans, interne en psychiatrie à Paris.

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Témoignages ces jeunes adultes expliquent pourquoi ils ont décidé d'arrêter alcool avant 30 ans

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En France, il faut bien l’avouer, l’apéro du soir n’a jamais dérangé personne. Pendant longtemps, on a même incité les ados à trinquer dans certaines occasions. Il y a dix ans, on parlait aussi beaucoup du binge drinking (beuverie express) chez les jeunes. Aucune fête digne de ce nom sans qu’elle soit très, voire trop arrosée. Mais c’est en train de changer. En 2022, 19,4 % des jeunes de 17 ans n’avaient jamais bu une goutte d’alcool contre 5,4 % en 2002. La popularité du Dry January, ce mois de janvier « sans », grimpe également chez les 25-34 ans, dont 38 % sont cette année tentés par l’expérience. Nos témoins, eux, nous racontent ce qui les a poussés, avant la trentaine, à devenir abstinents.

Victoire, 27 ans, interne en psychiatrie, Paris

« Je buvais pour me sentir acceptée »

« J’ai commencé à vraiment boire de l’alcool pendant mes études, alors qu’auparavant je buvais occasionnellement une coupe de champagne pour fêter quelque chose. Il faut savoir que, dans les soirées en médecine, les quantités sont impressionnantes ! Inconsciemment, pour m’intégrer et me sentir acceptée, j’y ai largement pratiqué le binge drinking. J’ai souvent eu des black-out, la pire période étant celle qui a suivi une rupture avec un ex abusif. Je me mettais dans des états catastrophiques, à tout oublier, à vomir… J’acceptais également de sortir avec des gens que, sobre, je n’aurais pas forcément fréquentés.

Puis, en cinquième année, j’ai changé de groupe d’amis et commencé à moins consommer, sans même m’en rendre compte. Jusqu’à ce moment où j’ai fini par me demander : mais pourquoi est-ce que je bois, en fait ? J’ai alors décidé d’arrêter l’alcool une semaine, pour voir, et aussi parce que j’avais entrepris en parallèle un travail sur moi. C’était pendant des vacances, après Noël, en 2022. En rentrant de ce séjour, le 31 décembre, à une soirée, on m’a proposé des shots que j’ai refusés sans même réfléchir. Je n’ai jamais rebu depuis, et je compte rester sobre toute ma vie. Comme je suis extravertie et sociable avec ou sans alcool, je m’amuse tout autant en soirée. Même si pas mal de gens me regardent comme un alien, pour moi le bilan est positif, car je suis moins fatiguée, je fais des économies et, vraiment, je ne vois tout simplement plus l’intérêt de boire. »

Célestine, 31 ans, chargée de communication, Chalon-sur-Saône

« J’ai redécouvert ma personnalité »

« Je devais avoir 13-14 ans quand j’ai pris ma première cuite. A la campagne, il n’y avait pas grand-chose à faire, donc boire était notre principale activité du week-end. Etudiante à Colmar puis à Strasbourg, j’ai gardé ce rythme et je suis devenue la fille fêtarde toujours prête à sortir et capable d’avaler jusqu’à vingt-cinq verres ! A l’époque, je m’en glorifiais, j’avais l’impression d’être une bad girl tenant l’alcool comme un homme. De retour à Chalon-sur-Saône, j’ai continué, même si j’ai fait plusieurs Dry January. Puis j’ai eu un petit coup de déprime en août 2023, et j’ai bu encore plus. C’est en relisant mon journal intime que j’ai réalisé que j’avais un rapport malsain à l’alcool.

J’ai décidé d’arrêter le 4 septembre, inspirée notamment par l’humoriste sobre Maxime Musqua. Pour me motiver, j’avais listé tout ce qui allait être bien en arrêtant et téléchargé l’appli I Am Sober. Dans mon entourage, certains m’ont encouragée, mais d’autres m’ont dit que j’allais devenir chiante et ne plus profiter de la vie. J’avoue que moi-même j’avais peur de ne plus être rigolote et d’avoir une vie sociale éteinte. Finalement, pas du tout, cela ne m’empêche pas de sortir et de m’amuser ! La différence est que, si je suis fatiguée, je ne reprends pas un shot pour tenir jusqu’à 4 heures du matin, je rentre. Arrêter l’alcool m’a permis de redécouvrir ma personnalité. Avant, j’allais à des soirées technos et je pensais être hypersociable, alors que, en réalité, je suis quelqu’un de timide, qui aime le calme et la nature. J’ai aussi perdu près de 10 kilos et je dors comme un bébé. Bref, je trouve ma vie sobre beaucoup mieux ! »

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