Autres drogues – Traitement de l'addiction à la cocaïne

Traitement de l'addiction à la cocaïne

Traitements médicamenteux

Aucun médicament n’a d’autorisation de mise sur le marché (AMM) en France dans le traitement de l’usage nocif pour la santé et de la dépendance. Il n’existe pas de traitement médicamenteux préventif d’une reprise d’un mésusage validé à ce jour. La prise en charge associe un travail autour de l’alliance thérapeutique, un accompagnement médical et psychosocial, ainsi que la mise en place d’une psychothérapie. Une stratégie de réduction des risques et des dommages doit faire partie de la prise en charge : informer les usagers qu’il faut préférer la voie intranasale, ne pas partager son matériel, éviter les associations avec d’autres produits. Les comorbidités médicales psychiatriques, non-psychiatriques et addictologiques sont à rechercher et à prendre en charge.

Les thérapies médicamenteuses liées à la cocaïne ont pour but de réduire le craving (envie irrépressible de consommer) afin de faciliter la psychothérapie. On peut citer la risperidone ou encore l’aripiprazol. Ces traitements ont toutefois une efficacité qui reste peu significative.

Acupuncture : sur le plan pratique, l’acupuncture a une action sur le foie et la vésicule, améliore les comportements violents, la colère, les symptômes paranoïaques ainsi que les troubles du sommeil. L’effet de bien-être ressenti pendant les séances peut aussi avoir un effet anxiolytiques.

Traitements psychothérapiques

Les traitements psychothérapiques efficaces dans le traitement de l’addiction à la cocaïne sont les thérapies cognitives et comportementales. Elles font appel à plusieurs techniques :

La prévention de la rechute : elle consiste en une série d’entretiens individuels ou collectifs sur plusieurs semaines (12 en moyenne). Le patient bénéficie d’un entraînement où il acquiert des compétences afin qu’il puisse mieux résister à l’envie de cocaïne.

La gestion des contingences (ou incitations motivationnelles) : elle repose sur un apprentissage comportemental par conditionnement opérant, où un comportement ciblé est répétitivement renforcé à l’aide de renforçateurs externes tangibles délivrés de façon contingente.

Le renforcement communautaire : il se fonde sur différentes techniques comportementales (stratégies d’adaptation, relaxation). Cela permet aussi au patient d’avoir un entourage différent de ceux avec qui il avait l’habitude de consommer de la cocaïne. Les activités plaisantes, non liées à la consommation sont privilégiées. Cette thérapie nécessite l’implication de la famille et des proches.

Réduction des risques

Différentes modalités de réductions des risques peuvent être envisagées pour les usagers de cocaïne :

  • Une information détaillée et accessible sur les risques liés aux pratiques d’injection, de sniff et d’inhalation en particulier dans le cadre de la prévention du VIH et des différentes hépatites
  • La mise en place d’espace de repos dans les lieux festifs
  • La distribution de kits d’injection et de sniff, de doseurs pour les pipes à crack…
  • Un travail de proximité auprès des consommateurs de crack précarisés
  • Des interventions auprès des milieux de teufeurs, population très marginalisée

Pour ce qui est de la réduction des risques d’ordre personnel :

  • Testez ou faites analyser votre produit. A minima fractionnez vos consommations, il vaut mieux commencer par de petites quantités
  • Attendez que les effets se fassent ressentir avant une éventuelle reprise. Pour rappel les effets doivent arriver en quelques minutes en sniff. Si ce n’est pas le cas, mieux vaut ne pas insister, le produit est sûrement de mauvaise qualité. Attendez au moins une heure et demi avant de reconsommer.
  • Évitez les mélanges, notamment avec l’alcool, qui augmentent la toxicité pour le cœur. De plus, les effets se masquent réciproquement et amènent à consommer davantage les deux produits que s’ils étaient consommés isolément : additionner les produits, c’est multiplier les risques.
  • Si vous avez des problèmes de santé, mieux vaut ne pas consommer de cocaïne, en particulier en cas de troubles cardiovasculaires, de problèmes circulatoires, d’épilepsie, du foie, des reins, d’asthme, d’antécédents ou de suspicion de troubles psychiatriques (notamment de psychose, de troubles paranoïaques ou d’anxiété importante).
  • Les risques de dépendance sont élevés. Vos consommations doivent donc être exceptionnelles et espacées.
  • Veillez à vous hydrater régulièrement en petite quantité (avec de l’eau), et éviter de consommer l’estomac vide.
  • Que ce soit en sniff, en inhalant ou par injection, utilisez du matériel à usage unique et ne le partagez pas.

Pour en savoir plus, voir la page de Kepsmag (ancien Plus belle la nuit).

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