Avant qu’il n’entre à l’hôpital de jour, il passait quotidiennement 10 heures à 14 heures sur son ordinateur. Théo, 23 ans, est l’un des patients du service d’addictologie de l’hôpital Paul-Brousse (AP-HP) à Villejuif. Le seul établissement de santé en France soignant spécifiquement les accros aux jeux vidéo. Admis fin mars, cet habitant de Montrouge (Hauts-de-Seine) a accepté de livrer son parcours.
Comment avez-vous commencé à jouer ?
THEO : C’était il y a 5 ou 6 ans. En dépression depuis peu, j’entrais en première année de CAP décoration sur verre quand ça a commencé. Le jeu m’aidait à ne plus être triste. C’était Arrivals. Un jeu de rôle multi-joueur qui ne s’arrête jamais. J’ai d’abord joué en cachette, surtout la nuit, et j’ai rapidement vécu en décalé…
Qu’est-ce qui vous plaisait tant ?
Ça m’arrangeait d’avoir un avatar (NDLR : un personnage virtuel). J’étais timide, un peu agoraphobe et je préparais un CAP alors que d’autres suivaient des études poussées. J’ai un très bon niveau aux jeux que je n’ai pas du tout en dehors. Alors j’y trouvais la reconnaissance que je n’avais pas dans la vraie vie. Et j’ai sympathisé avec pas mal de joueurs.