9 janvier 2019 - Plan national de mobilisation contre les addictions : des constats partagés, mais quelles actions concrètes ?

Le plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022, dont la sortie a été repoussée à plusieurs reprises, a été publié hier quasiment en catimini. Le contenu du plan révèle les difficultés d’arbitrage du Gouvernement sur le sujet des addictions et plus globalement sur les enjeux de santé publique. Alors que le plan se base sur des analyses rigoureuses et partagées par tous les acteurs de santé, on en reste malheureusement au stade des déclarations d’intention sans calendrier de réalisation, ni financement, ni dispositif d’évaluation.

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Le plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022, dont la sortie a été repoussée à plusieurs reprises, a été publié hier quasiment en catimini. Le contenu du plan révèle les difficultés d’arbitrage du Gouvernement sur le sujet des addictions et plus globalement sur les enjeux de santé publique. Alors que le plan se base sur des analyses rigoureuses et partagées par tous les acteurs de santé, on en reste malheureusement au stade des déclarations d’intention sans calendrier de réalisation, ni financement, ni dispositif d’évaluation. Par ailleurs, comme l’ANPAA le redoutait, le plan n’est pas à la hauteur pour faire face au 2ème facteur de mortalité évitable qu’est l’alcool en France.

 

Le plan gouvernemental de lutte contre la drogue et les conduites addictives étant arrivé à son terme en 2017, la Mission interministérielle de lutte contre les conduites addictives (MILDECA) s’est attelée depuis un an à la rédaction de son nouveau plan. Ce dernier, publié mardi 8 janvier, est le résultat d’arbitrages interministériels. Cause ou conséquence, le plan, alors même qu’il est tout à fait pertinent dans ses constats et analyses, échoue à donner une feuille de route claire de la politique gouvernementale en matière de prévention des conduites addictives.

 

Si la liste des priorités est clairement établie et révèle une bonne compréhension des enjeux, les objectifs sont en comparaison peu ambitieux et aucun financement n’est annoncé. Par ailleurs, ces objectifs ne se traduisent pas en actions concrètes avec calendrier, pilotes et partenaires à solliciter. De même, aucune mesure d’évaluation n’est annoncée – à noter que le plan précédent n’a pas non plus fait l’objet d’une évaluation. On est ainsi très loin du plan d’actions qu’attendait l’ensemble des acteurs de santé engagés sur la réduction des risques et des dommages liés aux conduites addictives.

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