Le Gouvernement s'enlise dans le CBD

Derrière cette décision et sa motivation très technique, le Conseil d’Etat souligne l’incohérence de la politique gouvernementale plus idéologique qu’inspirée par la santé ou même la sécurité publique.

Cannabis

La saga de l’affrontement entre le lobby commercial du CBD et le Gouvernement a connu le 24 janvier un nouveau rebondissement juridique. Saisi par les acteurs de la filière, le Conseil d’Etat a suspendu l’arrêté ministériel interdisant la vente aux consommateurs des fleurs et des feuilles à l’état brut de CBD, même si la teneur en THC de ces fleurs et feuilles est inférieure au seuil de 0,3%.

Les données du problème sont pourtant simples :

  • Le CBD (cannabidiol) provient d’un chanvre à très faible teneur en THC (tétrahydrocannabinol, molécule psychotrope du cannabis) ;
  • Cette faible teneur en THC a été mise en avant par le secteur économique du « bien-être », qui utilise aussi l’argument commercial du « cannabis légal », ce qu’il n’est pas ;
  • Les « vertus », non démontrées scientifiquement, du CBD sur le bien-être relèvent essentiellement de la subjectivité des consommateurs dans le sillage de la vague porteuse du bio et de l’alimentation « naturelle » ;
  • Les dangers du CBD ne sont pas démontrés ;
  • Le Gouvernement estime pour sa part que le CBD, bien que différent quant à sa composition, créée la confusion avec le cannabis illégal, stupéfiant aux propriétés psychotropes dues au THC, et que les contrôles sont difficiles pour les policiers qui ne peuvent pas faire la différence à l’œil nu entre le chanvre contenant du CBD et le cannabis au THC.

Si les éléments objectifs du débat sont clairs, la bataille est confuse, pleine de rebondissements juridiques. Le Gouvernement a perdu logiquement sur ce terrain plusieurs batailles face à un lobby opiniâtre et très organisé qui défend son activité économique[1] et trouve des relais politiques pour défendre la filière française du chanvre.

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