Sortie cinéma / “Infiltrator“ de Brad Furman

affiche-origine

 

Ce film américain de Brad Furman, sorti sur les écrans le 07 septembre, est inspiré d’une histoire vraie et nous raconte le parcours d’infiltration de Robert Mazur interprété par Bryan Cranston, mythique Mr White de la fameuse série Breaking Bad. Le film colle d’assez près à la réalité car il est directement inspiré du récit écrit et publié par l’agent, non traduit en français mais dont vous pouvez avoir un aperçu dans l’entretien qu’il donna au journaliste Arthur Scheuer pour le site Ulyces.com.

Au milieu des années 80, Robert Mazur, agent du service des douanes, a visiblement l’habitude de l’infiltration. Pour démanteler une partie de l’important réseau de trafic de cocaïne installé sur le territoire des Etats-Unis, il propose de suivre non pas le produit mais plutôt l’argent qui finit toujours par remonter à la tête du réseau. L’organisation mafieuse en point de mire n’est pas des moindres puisqu’il s’agit du cartel de Medellin dirigée par “Don Pablo“, à savoir Pablo Escobar dont on entendra parler tout le long du film mais dont on ne fera que croiser furtivement la silhouette dans le hall d’un grand hôtel parisien.

Robert Mazur propose alors une infiltration de grande ampleur dans le réseau de blanchiment tenu par Roberto Alcaino, réseau dans lequel une banque d’affaire Panaméenne, la BCCI (Bank of Crédit and Commerce Internationale) considérée comme la septième banque mondiale, est impliquée. L’agent prend l’identité d’un mort, Robert Musella, et, accompagné d’un tueur à gage (sorti pour l’occasion de détention), de l’agent Emir Abreu, et de l’agent Kathy Ertz (qui fera office de fiancée), infiltre le réseau étapes par étapes avec l’autorisation de blanchir des sommes importantes pour gagner en crédibilité.

Cette infiltration durera plusieurs mois avec un final qui met en images le projet initial du FBI de conclure la mission, lors du faux mariage de l’agent infiltré, par une arrestation en grande pompe de plus de quatre-vingt personnes : membres du cartel de Medellin et responsables de la banque BCCI. En réalité, c’est le plan B qui fut pour des raisons de sécurité finalement adopté, à savoir une arrestation massive la veille du mariage lors de l’enterrement de vie de garçon du futur faux marié.

Ici, contrairement à beaucoup de films sur le trafic de cocaïne, ce n’est donc pas le produit que l’on suit, mais bien plutôt tous ces intermédiaires du cartel qui gravitent plus ou moins autour d’Escobar pour que l’argent “sale“ soit blanchi, devienne propre et retourne dans le circuit légal. Le processus et le fonctionnement de l’infiltration montre l’impact que celle-ci peut avoir sur l’environnement familial des agents et sur une personnalité forcément double qui se doit de ne pas mélanger raison et sentiments, vie personnelle et vie d’infiltré, même si cette dernière est accompagnée en l’occurrence de jet privé, belles voitures et bijoux luxueux consommés sous adrénaline due aux risques encourus.

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