Addictions : quelle (in)action publique ?

Il ne se passe pas un jour sans que le sujet de la consommation de produits psychoactifs et des conduites addictives ne fasse l'actualité

alain rigaud editoIl ne se passe pas un jour sans que le sujet de la consommation de produits psychoactifs et des conduites addictives ne fasse l’actualité. Ainsi, dans la période récente, les médias ont abondamment traité de plusieurs sujets qui, pour des raisons différentes, suscitent le débat :

  • la consommation de tabac a été en février ré-autorisée illégalement et en catimini pour les lycéens pendant l’état d’urgence ;
  • une émission de télévision faisant l’apologie de l’ivresse (Recettes Pompettes) a été diffusée par ses producteurs uniquement sur le web dans le but explicite de contourner la législation et l’autorité du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel ;
  • les clubs professionnels de football ont fait pression pour autoriser complètement la vente d’alcool dans les stades et multiplier par 5 leurs chiffres d’affaires ;
  • l’assemblée générale extraordinaire de l’ONU réunie en avril a pris acte de l’échec de la « guerre à la drogue », et la question du statut juridique du cannabis est aujourd’hui posée.

Malgré cette couverture médiatique importante, qui traduit une préoccupation sanitaire et sociétale indéniable, le sentiment qui domine est celui d’une absence de dynamisme des décideurs et d’une orientation claire de la politique publique. En effet, pour chacun de ces sujets la puissance publique s’est trouvée soit  démunie pour agir, soit tiraillée entre les différents groupes de pression, soit incapable de proposer autre chose que le statu quo.

Pourtant, les données épidémiologiques, scientifiques, cliniques sont sur la table, elles permettraient un large débat citoyen sur des sujets qui nous concernent tous et plaident pour une politique de réduction des risques et des dommages. La santé publique a tout à y gagner, la démocratie aussi.

ANPAA