Amélioration des symptômes liés à l’usage de marijuana et du fonctionnement émotionnel après un mois d’abstinence chez des jeunes consommateurs

Des chercheurs ont évalué comment un protocole d’abstinence encadrée pouvait modifier le fonctionnement émotionnel et les problèmes liés à la consommation de marijuana chez les adolescents.

Cannabis

L’usage de marijuana chez les adolescents est associé à une fragilité psychique plus importante. La vulnérabilité psychologique (notamment les affects négatifs) et les problèmes liés à la consommation de marijuana (conséquences directes, attentes par rapport aux effets du produit, syndrome de manque et craving) jouent un rôle dans le maintien de l’usage problématique et les tentatives infructueuses d’arrêt ou de réduction de la consommation.

Des chercheurs ont évalué comment un protocole d’abstinence encadrée pouvait modifier le fonctionnement émotionnel et les problèmes liés à la consommation de marijuana. Vingt-six adolescents consommateurs et 30 sujets contrôles ont suivi un protocole de 28 jours d’abstinence surveillée, confirmée par une analyse toxicologique urinaire bimensuelle. Les participants étaient évalués sur leur fonctionnement émotionnel, les symptômes liés à l’usage de marijuana et la sensibilité à la récompense pendant l’abstinence.

L’ensemble des participants ont complété le protocole, et 69 % des consommateurs de marijuana ont confirmé qu’ils avaient été abstinents pendant 28 jours, tous les usagers affichant au moins une diminution de leur consommation.

Après un mois d’abstinence, les consommateurs de marijuana présentaient une réduction de la symptomatologie anxio-dépressive, avaient moins d’attente concernant d’éventuels effets positifs du produit (réduction de la tension, de l’anxiété) et décrivaient également une amélioration de la qualité du sommeil par rapport à leur entrée dans l’étude. Ils rapportaient aussi plus d’impulsivité et moins de sensibilité à la récompense que les sujets contrôles pendant la deuxième semaine d’abstinence. Un âge de début plus tardif de la consommation régulière de marijuana et une durée de consommation plus longue étaient associés à des changements symptomatiques plus importants  et à une reconnaissance accrue des effets négatifs de la consommation.

De nombreuses personnes consomment de la marijuana afin de faire face à divers degrés de dépression, d’anxiété et de troubles du sommeil. A cet égard, l’usage médical de la marijuana en santé mentale continue d’être exploré malgré des résultats mitigés. Toutefois, cette étude appuie d’autres résultats montrant que chez les adolescents la consommation de marijuana pendant le développement neurologique a probablement un impact délétère sur la santé mentale. Les programmes d’abstinence surveillés pourraient ainsi être utiles pour réduire la consommation de marijuana, réduire les symptômes de détresse émotionnelle et modifier les croyances à l’égard de la consommation de marijuana.

 

Par Louise Carton 

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