
Yannick Neuder, ministre de la Santé et de l’Accès aux soins a demandé à la Haute Autorité de santé (HAS) de statuer sur le sort de l’expérimentation du cannabis à usage thérapeutique en France.
A l’issue de quatre années de test, l’avis final va donc dépendre de la Haute Autorité de santé, a annoncé le ministre. « La Haute Autorité de santé va évaluer […] si l’on voit que cette voie apporte des effets positifs à la santé, surtout la prise en charge de la douleur, par rapport à d’autres thérapeutiques », a précisé Yannick Neuder sur Sud Radio. Le cabinet du ministre a précisé que cet organisme qui évalue l’intérêt médical des médicaments allait être saisi
« rapidement ».
Initialement prévu par la loi de financement de la sécurité sociale de 2024, l’examen du projet par la HAS relancerait donc un dossier qui semblait jusqu’alors gelé. « Il faut laisser en France se développer une filière thérapeutique [du cannabis] », a souligné le ministre, cardiologue de profession, qui témoigne qu’il y a « des douleurs rebelles […] qui ne sont sensibles qu’à ces molécules-là ».
Yannick Neuder, qui s’était montré par le passé favorable à l’introduction de tels médicaments, avait déjà dit en janvier 2025, quelques jours après sa prise de fonction, qu’il souhaitait « étudier » cette voie thérapeutique.
« On est contre les drogues de manière générale »
Ces propos interviennent alors que deux députés, l’Insoumis Antoine Léaument et le macroniste Ludovic Mendes, ont dévoilé un rapport avec plusieurs propositions contre le trafic de stupéfiants, dont une légalisation strictement encadrée du cannabis.
En revanche, Yannick Neuder s’est montré strictement opposé à une légalisation du cannabis, dans la lignée de sa ministre de tutelle, Catherine Vautrin, et surtout de celles de l’Intérieur, Bruno Retailleau, et de la Justice Gérald Darmanin. « Je suis absolument contre parce que, déjà, ça trouble les messages : on est contre les drogues de manière générale », a rappelé le ministre de la Santé et de l’Accès aux soins, avançant que le cannabis servait souvent de passerelle vers des drogues comme la cocaïne, quand bien même cette théorie de « l’escalade » n’a jamais été établie par les études scientifiques.
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