Chez nos patients addicts, il faut faire attention aux troubles de l’attention

Dans la littérature, on retrouve que les patients atteints d’un trouble déficit de l’attention / Hyperactivité (TDAH) sont surreprésentés parmi ceux présentant un trouble d’usage de substances psychoactives (TUS) en demande de soin. Une étude internationale retrouvait un taux de TDAH compris entre 5 et 31% selon le pays dans cette population, tandis qu’en population général la prévalence du TDAH est plutôt autour de 2,4 à 4% chez l’adulte.

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Dans la littérature, on retrouve que les patients atteints d’un trouble déficit de l’attention / Hyperactivité (TDAH) sont surreprésentés parmi ceux présentant un trouble d’usage de substances psychoactives (TUS) en demande de soin. Une étude internationale retrouvait un taux de TDAH compris entre 5 et 31% selon le pays dans cette population, tandis qu’en population général la prévalence du TDAH est plutôt autour de 2,4 à 4% chez l’adulte.

 

L’association d’un TDAH avec une pathologie psychiatrique ou addictologique en complique le dépistage et la prise en charge, et péjore le pronostic. Les patients avec un trouble d’usage des opiacés et des symptômes de TDAH importants décrivent également une dépendance plus sévère et un plus grand nombre de comorbidités. Il est donc intéressant de prendre en compte la globalité de ces symptômes pour dépister les différentes pathologies et personnaliser la prise en charge chez ces patients après une démarche diagnostic exhaustive.

 

L’évaluation complète du TDAH prend du temps, et elle n’est que rarement réalisée en routine dans les centres de délivrance de traitement substitutifs opiacés (TSO). Il existe pourtant des outils de dépistage rapide d’utilisation comme l’échelle ASRS (Échelle d’autoévaluation du trouble déficitaire de l’attention avec / sans hyperactivité chez l’adulte) qui a montré une sensibilité acceptable et une spécificité modérée chez les patients souffrant d’un TUS.

 

Les auteurs de cette étude ont donc voulu évaluer la prévalence du TDAH dans leur population de patients sous substitution opiacé en utilisant l’ASRS, et explorer les facteurs associés à un haut niveau de symptômes de TDAH.

 

Dans leur échantillon, 33% des patients sous TSO étaient positifs à l’ASRS. Ces patients étaient plutôt jeunes et poly-consommateurs. Ils présentaient une plus grande souffrance psychique et un plus haut niveau d’usage de stimulants.

 

Ces données confirment la place importante du TDAH comme comorbidité chez les patients dépendants aux opiacés sous substitution. La présence de symptômes de TDAH sévères dans cette population est associée à une souffrance psychique plus importante, et à l’utilisation de stimulants. Il paraitrait donc judicieux de repérer de manière plus systématique les symptômes de TDAH dans cette population pour adapter et améliorer leur prise en charge.

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