
A Dakar, au Sénégal, l’inspecteur Gabriel Latyr Faye devra prendre sur lui et gérer ses frustrations d’agent de la DEC (Division des enquêtes criminelles) comme un bon soldat qu’on lui demande d’être.
L’enquête concernant le narcotrafiquant d’envergure sur lequel il a mis la main après deux ans d’infiltration et d’enquête, sera prématurément abandonnée. Il ne semble pas à l’ordre du jour de chercher à aller plus loin et de démanteler le réseau entier de trafic de cocaïne. Il s’agit plutôt de glisser sous le tapis les dérives de certains fonctionnaires de police qui s’accommodent d’un trafic qui leur rapporte en sous-main beaucoup d’argent.
L’inspecteur Faye devra mettre de côté ses suspicions, sa colère et ses rancoeurs et accepter une mutation en Casamance, à Ziguinchor, dans la partie sud du Sénégal…
Sur place, son travail de secrétariat l’ennuie, mais un article publié par la journaliste Aguène Henriette Diémé, attire son attention. Elle interpelle le ministre de l’intérieur, candidat à la prochaine élection présidentielle, sur les relations étroites qu’il entretient avec un homme d’affaire colombien, condamné pour trafic de stupéfiants dans son pays d’origine. La journaliste alerte le gouvernement sur le risque de montée en puissance d’une violence qui pourrait devenir endémique en Afrique de l’Ouest, lieu de transit d’une cocaïne latino-américaine qui s’achemine vers l’Europe.
En prenant appui sur une armée et une police corrompues, les narcotrafiquants prennent racine, et instaurent un climat délétère… Le jeune inspecteur Faye, particulièrement intègre, n’arrive pas à faire l’autruche et décide d’enquêter après s’être mis en relation avec cette journaliste visiblement déjà bien avancée dans sa quête d’informations.
Son enquête le conduira à entrer en contact avec des hommes, appelés “chasseurs“, qui, pour protéger la population locale contre les exactions d’hommes en armes, ont accepté de faire les mules pour des rebelles indépendantistes trafiquants de cocaïne, à condition que ces derniers ne pénètrent pas sur leur territoire…
Difficile d’y voir clair quant aux tenants et aboutissants d’un trafic qui alimente des groupes armés, génère beaucoup de liquidités, et corrompt non seulement les hommes sur le terrain, mais ceux qui dirigent un pays qui, comme ses voisins, profite d’une mondialisation du trafic dont pâtit ou pâtira inévitablement à terme les populations locales.
Seule éclaircie dans ce polar : une panthère noire domestiquée qui veille sur les habitants du village de Niafrang, carrefour des trafics…
Thibault de Vivies,
DopamineCity.fr